Ce 12 mai 2021, la maire de Paris Anne Hidalgo a gagné le procès en diffamation qu'elle avait engagé à l'encontre d'un journaliste qui l'accusait d'avoir bénéficié d'un "emploi fictif" entre mars 2001 et avril 2002. Le tribunal n'a pas accordé au journaliste "le bénéfice de la bonne foi" et l'a condamné à une amende de 1000 euros; comme l'a rapporté l'AFP.
L'affaire remonte à octobre 2017. Le magazine Capital avait publié un article affirmant apporter "les preuves" qu'Anne Hidalgo aurait bénéficié d'un "emploi fictif". Selon le magazine, elle avait continué à percevoir son salaire d'inspectrice du travail en chef, versé par le ministère du Travail, alors qu'elle était devenue conseillère de Paris en mars 2001, puis première adjointe de Bertrand Delanoë. Entre son élection en mars 2001 et avril 2002, Mme Hidalgo est demeurée inspectrice du travail. Son salaire a continué à lui être versé car elle était alors mise à disposition par son administration pour travailler au cabinet de la ministre de la Justice Marylise Lebranchu, dont elle était conseillère technique puis chargée de mission. Selon l'auteur de l'enquête, le journaliste Philippe Eliakim, Anne Hidalgo n'était pas ou peu présente au ministère de la justice.
"Il semble que l'article soit davantage le fruit d'une conviction personnelle" du journaliste, a tranché le tribunal en lui reprochant notamment de s'être appuyé sur "des rumeurs" et d'avoir "dépassé les limites admissibles de la liberté d'expression". Le journaliste "ne semble pas avoir cherché à savoir auprès des personnes ayant travaillé avec Anne Hidalgo au sein du ministère de la Justice quelle avait pu être la réalité de son activité", a indiqué le tribunal. Contacté par l'AFP, l'avocat de Mme Hidalgo, Me Pierre-Emmanuel Blard, s'est félicité d'une décision "satisfaisante" qui reconnaît "l'atteinte à l'honneur et à la considération portée à la maire de Paris en mettant en exergue le défaut de prudence de l'article publié, les affirmations péremptoires (...) et le manque d'éléments de preuve".
Le tribunal a notamment rappelé que le directeur de cabinet de Mme Lebranchu au moment des faits, non cité dans l'article, avait affirmé que Mme Hidalgo avait bien exercé sa mission au ministère de la Justice "à plein temps" avec un volume d'heure "particulièrement important".