"Énorme" et "monumentale", ce sont les mots qu'auraient employés Anne Sinclair, en tant que journaliste, pour qualifier l'affaire DSK si elle n'avait pas concerné son époux et été ce drame intime. Trois ans après le scandale new-yorkais qui mit fin au destin présidentiel de Dominique Strauss-Kahn, Anne Sinclair parle fasse caméra et répond aux questions de Laurent Delahousse dans Un jour, un destin. Cette émission exceptionnelle sera diffusée sur France 2 ce mardi 22 avril à 20h45. Quelques extraits nous montrent Anne Sinclair commentant le "cauchemar" qu'elle a vécu.
Sur Europe 1, on entend Anne Sinclair affirmer qu'elle ne savait rien des liaisons et des frasques de celui dont elle a été l'épouse de 1991 à 2013 et qu'elle a follement aimé. "Quand j'ai épousé Dominique, je savais que c'était un charmeur, que c'était un séducteur. Ça, je le savais, confie-t-elle d'un ton posé à Laurent Delahousse. Mais les rumeurs, elles sont faites pour détruire, elles sont faites pour tuer, elles sont faites pour abîmer, donc je les ai ignorées." Dans le documentaire qui retracera sa vie, un ami d'Anne Sinclair remarque qu'il "n'est pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre". La journaliste, directrice éditoriale du Huffington Post français, confirme cependant avoir eu des doutes : "Oui, des doutes dans un couple. Je suis souvent, quelques fois, venue lui demander si les choses étaient exactes ou pas. Et il savait démentir. Et me rassurer." Malgré ses doutes, elle lui faisait confiance : "Écoutez, vous me croyez ou vous ne me croyez pas, mais je ne savais pas", affirme Anne Sinclair.
Un cauchemar new-yorkais
L'affaire DSK éclate à New York le 14 mai 2011. Celui qui est alors directeur général du FMI est accusé de viol par Nafissatou Diallo, une femme de chambre du Sofitel. Les images d'un DSK abattu et menotté font le tour du monde. Dans Un jour, un destin, Jean et Daniela Frydman, des amis du couple, racontent comment ils ont permis à Anne Sinclair de quitter son appartement de la place des Vosges après le coup de fil lui apprenant la nouvelle : "Elle était tremblante, sidérée. Elle ne pouvait pas croire à l'idée du viol." Deux jours plus tard, elle rejoint New York à bord d'un avion privé. On se souvient d'Anne Sinclair auprès de Camille ( sa belle-fille) sortant du palais de justice, puis aux côtés de DSK à chacune de ses comparutions, totalement solidaire. Ses amis interrogés dans l'émission lui reconnaissent un immense courage. Avec Laurent Delahousse, Anne Sinclair commente ces images du tribunal et se montre ferme quant aux accusations de viol : "Je n'y ai jamais cru, je ne le crois pas et je sais que ce n'était pas le cas." Et d'ajouter que son intime conviction était partagée par d'autres : "C'était celle aussi du procureur de New York." Et à la demande du procureur, le juge décida d'abandonner les poursuites contre DSK le 23 août 2011.
Dans un extrait diffusé par LeParisien.fr, Anne Sinclair revient sur le cauchemar qu'elle a vécu. "De temps en temps, je me dis : 'est-ce qu'elle a vraiment existé, cette histoire ? Est-ce que je l'ai vraiment vécue ou est que ça a été un moment de cauchemar ?' (...) Tout a été violent, y compris les réactions de la presse, et je ne parle pas de la presse people contrairement à ce qu'on pourrait penser. (...) Vous savez, il y a eu 150 000 unes dans le monde sur le sujet. Et donc il y a beaucoup de journaux, de journalistes, qui m'ont étonnée par leur impudeur, par leur façon de se délecter quelques fois de commentaires psychologiques, de détails scabreux, d'essayer de bâtir des romans... comme si ce roman-là ne suffisait pas."
Anne Sinclair, le prix de la liberté dans Un jour, un destin, présenté par Laurent Delahousse, le 22 avril à 20h45 sur France 2.