Et si vous investissiez dans Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo en achetant quelques actions ? C'est l'idée un peu folle d'une société américaine, Fantex, qui se verrait bien coter des sportifs sur le marché boursier...
Et l'idée pourrait bien voir le jour très rapidement, puisque la jeune entreprise, basée à San Francisco et sans expérience en gestions des droits sportifs, a fait une demande en ce sens auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), qui s'occupe de la régulation du marché boursier aux États-Unis. Juridiquement, rien ne s'oppose à coter un sportif en Bourse. Dès lors, Fantex pourrait mettre sur le marché très rapidement un million d'actions d'Arian Foster, un joueur NFL, running-back de son état évoluant aux Texans de Houston, au prix de 10 dollars l'action. Soit un total de 10 millions de dollars à lever...
En contrepartie, la star du foot US s'engage à verser 20% de ses gains aux actionnaires qui possèdent ses parts, lui qui a signé un contrat de 20,7 millions de dollars sur cinq ans avec les Texans, des contrats de sponsoring et des parts dans une société de snack. L'intérêt du joueur ? Arian Foster encaisserait pour sa part la quasi-totalité des fonds levés sur son nom, 500 000 dollars allant à Fantex qui toucherait également des frais sur les transactions des actionnaires. "On ne spécule pas sur un joueur mais sur sa capacité à générer des profits, indique au quotidien L'Équipe Jean-Michel Marmayou, directeur du Master professionnel de droit du sport d'Aix-Marseille. On considère qu'un sportif peut générer des profits par son activité et que ceux-ci peuvent être partagés."
Revers de la médaille, les profits générés par le joueur sont intimement liés à ses performances sur le terrain. Un investissement à haut risque comme le souligne Fantex, qui y consacre 37 pages de son document remis à la SEC : "La proposition est hautement spéculative et comporte un niveau élevé de risques." Si bien que la société croit bon de préciser que son offre ne s'adresse qu'aux "personnes qui peuvent se permettre de perdre l'intégralité de leur investissement". Une grave blessure, la baisse des performances avec l'âge ou une mauvaise équipe sont autant de facteurs susceptibles d'impacter l'indice boursier du sportif...
Si Arian Foster venait donc à entrer en Bourse, il pourrait s'agir d'une petite révolution dans le monde du sport. Les plus grandes stars du foot, du basket ou du base-ball, voire de l'athlétisme pourraient donc être "vendues" en Bourse. À condition d'occuper les premiers rôles dans sa discipline, à l'image des stars Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, dont les salaires et autres revenus de sponsoring se comptent en dizaines de millions chaque année. Une pratique qui posera bien évidemment des questions d'éthique (détenir une partie d'un homme...), mais qui pourrait bien passer outre les enjeux financiers.