Hasard ou coïncidence, le magazine GQ publiera ce mercredi 21 novembre un entretien avec Audrey Pulvar, réalisé avant l'annonce de sa séparation avec Arnaud Montebourg.
Dimanche soir, la journaliste annonçait par texto à l'AFP la fin de sa relation avec le ministre du Redressement productif, après deux années passées à se justifier sur son impartialité dans l'exercice de son métier. Une thématique qui revient dans l'entretien accordé à GQ et dont le site internet du Figaro reprend en avant-première quelques extraits.
"À un moment, j'ai considéré qu'être la compagne d'Arnaud Montebourg m'empêchait de faire mon métier de journaliste neutre, déclare-t-elle ainsi. Pas de mon fait, mais parce qu'aucun employeur ne voulait plus me faire crédit (...) Je serais restée dans mon rôle de journaliste neutre si on m'avait donné la possibilité de la faire. Or, mes patrons de l'époque, et les suivants, considéraient que le fait d'être la compagne d'Arnaud Montebourg faisait de moi le porte-parole de ses idées. Personne ne me reconnaissait cette qualité de journaliste. J'étais la femme de... J'ai donc fait ce que je pouvais avec ce qu'il me restait." Écartée successivement de France Inter, I>Télé et France Télévisions, la journaliste s'est finalement retrouvée à la tête des Inrocks, où là non plus les critiques n'auront pas manqué, comme lorsqu'elle a fait sa première apparition publique au côté d'Arnaud Montebourg au soir du premier tour des primaires du PS.
Dans ses propos, difficile de déterminer si elle regrette ou non cette situation, apparaissant pour la première fois au côté de son homme : "J'ai dû manquer de discernement car je ne m'étais jamais montrée durant cette campagne. Et ce soir-là, il y a eu deux étapes : les résultats - il arrive troisième -, il fait un discours à Solferino, moi, je l'attends dans la voiture. Puis, nous allons à la Bellevilloise rejoindre des amis. Ce n'est pas un meeting politique mais il y a 40 supporteurs et 100 journalistes. On a été happés par la foule, j'ai même perdu une chaussure. Un de ses bras droits, qui pensait bien faire, m'a tirée jusque sur l'estrade aux côtés de Montebourg. Une fois que j'ai compris où j'étais, je n'allais pas descendre, c'était trop tard."
Audrey Pulvar, qui confirme ce que tout le monde savait de longue date -"oui, je suis à gauche" - revient également sur la polémique qui a entouré ses montures de lunettes, estimées selon les sources entre 12 000 et 15 000 euros. "La polémique sur leur prix est un délire complet, explique-t-elle ainsi. (...) Je refuse de publier la facture ou de dire leur prix parce que je considère que ce serait donner raison aux gens qui pensent être fondés à me demander des comptes. Ce n'est pas de l'argent public. Je considère que je peux le dépenser comme je veux."
Car pour elle, l'argent ne change pas les valeurs d'une personne : "Ce n'est pas parce qu'on gagne bien sa vie qu'on doit devenir de droite. Cela veut dire quoi ? L'argent modifie nos valeurs ?" Si elle revendique un tempérament de battante, elle reconnaît également que son avenir est aujourd'hui plus que flou. "Je suis plutôt mal barrée, poursuit-elle. Je suis dans un moment de ma vie où tout cela me semble flou. Je sais faire un seul métier et je le ferai jusqu'à la fin de mes jours. D'une manière ou d'une autre (...) Mais je suis effrayée par tout ce qui se passe autour de moi. Quand je vois qu'un tweet sorti de son contexte peut faire l'objet d'une dépêche AFP..."
Ou un texto...