Audrey Pulvar fait partie des victimes collatérales de l'inceste. La journaliste avait dénoncé les actes pédophiles commis par son père, Marc Pulvar, sur sa cousine. Au micro de BFMTV, l'adjointe à la mairie de Paris est revenue sur ces soirs de vacances où elle dormait "à côté" de sa cousine pendant que son père "la violait".
"Quand j'avais cinq ans (...) je dormais à côté de ma cousine pendant que mon père la violait. Un certain nombre des faits se sont produits quand nous étions en vacances. Le soir, on dormait dans une tente de camping, il y avait le lit de mon père, le lit de ma cousine, et le mien. Je sentais bien qu'il se passait des choses anormales - et qu'il y avait un climat très malsain - sur lesquelles je ne savais pas mettre de mots, je ne savais même pas ce que c'était, pourquoi les choses me semblaient déglinguées...", se souvient l'ancienne présentatrice du JT.
Audrey Pulvar soulève un point important pour de nombreux proches de coupables : la culpabilité et la question de l'hérédité du mal. "Mon père était un monstre. Quand on est l'enfant du monstre, on se demande si on n'est pas un monstre soi-même. Beaucoup de gens n'ont pas compris, et j'ai envie de dire tant mieux pour elles et pour eux. Parce que ça veut dire qu'ils n'ont pas été confrontés à ce problème. Mais tous ceux et toutes celles qui ont été confronté.es à cela, soit en tant que victime soit en tant qu'entourage savent de quoi je parle", développe Audrey Pulvar, qui a ainsi porté un temps le poids de la culpabilité.
Depuis son témoignage sur son père Marc, Audrey Pulvar reçoit de nombreux témoignages. Face à Appoline de Malherbes, la candidate de gauche aux élections régionales en Ile-de-France n'en cite qu'un : celui d'un "adversaire redoutable" ayant été victime de pédocriminalité jusqu'à l'âge de 13 ans. "Il me disait : 'Moi aussi je me demandais si j'étais un monstre. J'ai eu un fils. Je n'ai pas réussi à le prendre dans mes bras jusqu'à ce qu'il ait l'âge que j'avais quand le monstre a cessé de me persécuter.' Vous imaginez cette douleur ?", questionne-t-elle, alors que les débats sur l'âge du non-consentement continuent de faire l'actualité.
Audrey Pulvar se retrouve aussi toutefois au coeur d'une polémique pour ses propos sur les réunions en non-mixité. "Que des personnes discriminées pour les mêmes raisons et de la même façon sentent la nécessité de se réunir entre elles pour en discuter, ça ne me choque pas profondément (...) S'il se trouve que vient à cet atelier [pour des personnes noires et métis, NDLR] une femme blanche, un homme blanc, il n'est pas question de la ou le jeter. En revanche on peut lui demander de se taire, d'être spectateur ou spectatrice silencieux", a-t-elle déclaré. Libre à chacun de se faire son avis...