Marc Pulvar est accusé de pédophilie par trois femmes de sa famille. Dans une tribune rapportée par l'AFP, les supposées victimes veulent mettre un terme à l'"héroïsation du personnage", qu'elles accusent d'avoir été un "pédocriminel". Grande figure du syndicalisme martiniquais - et décédé en 2008 - Marc Pulvar était également le père de la célèbre journaliste Audrey Pulvar, qui soutient "pleinement" ses cousines.
Contactée par l'AFP, sa fille a en effet réagi aux accusations qui touchent son père. L'animatrice et femme politique de 48 ans indique avoir "été mise au courant des crimes commis" par son père "il y a une vingtaine d'années quand mes cousines nous en ont parlé". Et de poursuivre : "Cela a été un choc très profond pour mes proches et moi. Tant qu'elles ne souhaitaient pas s'exprimer publiquement, ce n'était pas à nous, à moi, de nous substituer à leur parole de victimes (...) Elles sont en mesure et ont décidé de le faire aujourd'hui: je les soutiens pleinement et admire leur courage. Je souhaite qu'elles soient entendues et que leur parole soit respectée". Un soutien, on l'imagine, précieux, pour les trois femmes.
Les trois victimes des agissements de Marc Pulvar, la conseillère territoriale Karine Mousseau et ses cousines Barbara Glissant et Valérie Fallourd, veulent "en finir avec cette héroïsation du personnage, ne plus jamais lui rendre un quelconque hommage à l'avenir et désormais penser à lui comme il le mérite : Marc Pulvar, alias Loulou pour les intimes, était un prédateur sexuel".
Dans leur tribune, elles racontent ce lourd secret de famille : "A l'âge de 7 et 10 ans, nos routes ont croisé celle d'un homme (...) On l'encense aujourd'hui encore en Martinique, parce qu'il a été un militant, syndicaliste, défenseur des opprimés (...) C'était l'oncle de la famille, le favori, adulé déjà, par tous. Une confiance totale, qui dure encore aujourd'hui de manière posthume, et que nous avons décidé de briser, une fois pour toutes".
Professeur de mathématiques, Marc Pulvar a marqué le syndicalisme et la vie politique martiniquais en créant la Centrale syndicale des travailleurs martiniquais puis en co-fondant le mouvement "La Parole au Peuple", qui deviendra par la suite le Mouvement indépendantiste martiniquais.
Déjà en janvier dernier, Karine Mousseau révélait sur la chaîne Martinique la 1ère avoir été victime "d'actes pédophiles à l'âge de 7 ans, comme beaucoup, beaucoup d'enfants en Martinique". Si elle ne donnait pas le nom de Marc Pulvar à l'époque, elle précisait tout de même, "ce sont souvent des personnes qui sont très proches des familles et dont on se méfie peu".