Après une interview accordée à Fox Business où Jesse Hughes laissait clairement entendre que les vigiles ont pu être complices des terroristes lors de l'attaque du Bataclan qui a fait 90 morts, le chanteur d'Eagles of Death Metal – le groupe qui était présent sur scène au moment du drame – a déclenché une vague d'indignation, chez les fans comme les proches de victimes. Les propriétaires de la salle avaient même réagi en dénonçant de "très graves propos diffamatoires".
Devant la levée de boucliers, Jesse Hughes s'est excusé ce vendredi d'avoir exprimé des soupçons à l'encontre des vigiles, disant lutter contre le traumatisme subi. "J'implore le pardon, humblement, du peuple français, du personnel et des agents de sécurité du Bataclan, de mes fans, de ma famille, mes amis, et de toute autre personne blessée ou offensée par les accusations absurdes que j'ai faites", a déclaré Jesse Hughes, chanteur et guitariste du groupe américain. Les insinuations selon lesquels "quiconque affilié au Bataclan a joué un rôle dans les événements du 13 novembre sont non fondées et sans aucune base" assure Hughes, qui dit également assumer "l'entière responsabilité" de ses propos choquants. Le rockeur avait notamment déclaré qu'il s'était très vite senti mal à l'aise quand il était arrivé au Bataclan, qu'un vigile en coulisses l'avait évité du regard et que six agents de sécurité manquaient à l'appel.
"Les déclarations insensées de M. Jesse Hughes", également qualifiées de "diffamatoires", "sont à mettre sur le compte du lourd traumatisme subi", avait estimé la direction du Bataclan dans un communiqué. Un credo adopté par Jesse Hughes, se disant "être en proie à des cauchemars incessants et essayer, en suivant une thérapie, de trouver un sens à cette tragédie et à cette folie". "Je ne suis plus moi-même depuis le 13 novembre", a continué Jesse Hughes, qui avait précisé dans l'interview ne donner que son avis tandis que l'enquête de police suivait son cours.
Supporter du lobby pro-armes aux Etats-Unis, Jesse Hughes n'en est pas à sa première sortie controversée. Après avoir notamment expliqué sur s'il avait eu une arme ce soir-là, il se serait défendu, le chanteur avait regretté, dans un entretien au magazine Vanity Fair, ne pas avoir "suivi (son) instinct" quand le preneur de son a repéré dans la salle, avant le concert, deux personnes qui avaient un comportement et un accoutrement atypiques pour des fans de rock. Autant de propos que le leader d'EODM n'a visiblement pas tenu à la police dans le cadre de l'enquête officielle.