Après avoir suscité les critiques pour ses propos pro-armes à la suite des attaques qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015, le leader des Eagles of Death Metal – le groupe qui jouait sur la scène du Bataclan lorsque trois terroristes ont fait couler le sang, tuant 90 innocents – a offert une nouvelle sortie pour le moins controversée. Dans une interview accordée à Fox Business (chaîne d'un groupe qui s'était déjà illustré en évoquant Paris et ses no-go zones), Jesse Hughes a pointé du doigt des failles en termes de sécurité dans la salle parisienne.
"Quand je suis arrivé, je suis passé devant le mec qui était censé être l'agent de sécurité surveillant les coulisses. Il ne m'a même pas regardé", raconte-t-il lorsqu'on lui demande s'il avait noté quelque chose d'étrange ce soir-là. Il poursuit en affirmant être allé voir le promoteur du concert : "Je lui ai dit : 'C'est qui ce mec ? Je veux qu'on mette quelqu'un d'autre.' Mais il m'a répondu que certains agents n'étaient pas encore arrivés. J'ai finalement découvert qu'au moins six agents ne s'étaient jamais pointés." Pour l'acolyte de Josh Homme (l'autre cofondateur du groupe de rock, qui n'était pas à Paris le 13 novembre), il "semble assez évident que ces hommes avaient une raison de ne pas venir".
Avec ces déclarations inédites et pour le moins sulfureuses, le rockeur américain controversé insinuerait donc qu'il y avait des complicités au sein même du Bataclan. Jusqu'ici, il s'était contenté de sous-entendre qu'à Paris "il n'y avait pas assez de vigiles dans la salle" mais sans aller plus loin sur des questions de sécurité qu'il ne maîtrisait sans doute pas.
Quant à l'enquête, elle se poursuit, et selon des propos rapportés par RTL, les forces de l'ordre ont estimé que le témoignage du leader des Eagles of Death Metal n'était pas de nature à remettre en cause leurs conclusions.
Le groupe de rock – revenu à Paris le 16 février dernier le temps d'un concert ultrasécurisé à L'Olympia – sera le 26 août prochain l'une des têtes d'affiche du festival Rock en Seine, auquel il avait déjà participé en 2009.