Sur scène comme au cinéma, il s'en sort toujours d'une manière Superbe. Le mercredi 23 septembre 2020, Benjamin Biolay est à l'affiche du nouveau film de Marc Fitoussi, Les Apparences, auprès de Karin Viard. Il incarne Henri, un chef d'orchestre expatrié à l'Opéra de Vienne, mais aussi un mari infidèle. Et si son flegme magnifique convainc tout le monde depuis des années, le comédien le dit, le répète et l'assure : il n'a jamais voulu se frotter au septième art. La faute, quelque part, à son ex-femme Chiara Mastroianni.
"Ça ne me donnait pas spécialement envie de jouer, explique-t-il dans les colonnes du journal Le Parisien. Je me disais : le cinéma, c'est son truc à elle et la musique, mon truc à moi. Chacun sa vie artistique." Mais exceller dans un domaine n'empêche pas de briller dans un autre. Si l'on passe outre ses interventions à la télévision, dans des programmes courts ou la série Rebecca sur TF1, Benjamin Biolay a joué dans plus de vingt-huit films ! Il y a peu, on l'a d'ailleurs adoré auprès de celle qui l'empêchait bien malgré elle de jouer. En octobre 2019, il donnait la réplique à Chiara Mastroianni dans Chambre 212 pour Christophe Honoré. La boucle était bouclée.
Sans le petit coup de pouce d'une cinéaste, Benjamin Biolay n'aurait jamais vraiment quitté le siège derrière son piano pour se frotter à de nouveaux défis. "En vérité, les premiers films qu'on m'a proposés, je les ai refusés, précise-t-il. Je ne me sentais pas du tout à la hauteur. C'est la réalisatrice Sylvie Verheyde qui m'a convaincu de faire Stella. Je lui ai dit d'accord, mais je lui ai demandé de m'aider à me préparer. Parce que je ne voulais pas arriver sur un plateau en découvrant tout. Elle a été très patiente avec moi et, finalement, c'est grâce à elle si je suis devenu acteur."
Notre métier est en train de crever
Après des premiers pas aléatoires, le chanteur se révèle être un acteur talentueux, sans avoir jamais étudié les arts dramatiques. Une aubaine pour Benjamin Biolay qui redoute le futur de la scène musicale française. "J'en ai assez de ne pas pouvoir dire ce que je pense sans me faire incendier sous prétexte que je suis médiatisé, regrettait-il auprès de L'Osb. On est toujours considéré comme indécent quand on parle d'argent, mais tout le monde se fiche de savoir que notre métier est en train de crever. Si le public savait dans quelle détresse se trouvent les techniciens, il comprendrait qu'il n'y a rien d'indécent à réclamer du soutien." L'artiste a heureusement pour lui plus d'une corde à son arc...