Purepeople : Tu signes un grand retour avec le titre "Se revoir à nouveau"... comment te sens-tu ?
Benjamin Siksou : Un peu épuisé parce que je suis au théâtre en même temps tous les soirs, dans Songe à la douceur, mais c'est une très bonne fatigue ! Et pour la musique, j'ai trop hâte. L'album est fait depuis juillet, il va sortir au printemps, alors c'est une longue période d'attente.
"Se revoir à nouveau" c'est un message adressé au public que tu n'as pas vu depuis longtemps ?
Alors, non... mais il y a un sens large là-dedans. A la base, c'est pour quelqu'un qui est parti. Plusieurs personnes qui ne sont plus là même. C'était un peu une prière profane comme ça, c'est la seule chose qui me venait en tête et en bouche. Mais ça peut être pour n'importe qui qui manque, physiquement, affectivement. C'est le fil rouge de l'album.
Peux-tu nous dire à quoi va ressembler cet album ?
Il y aura 12 chansons et une esthétique particulière, d'où le titre Saxophonia. Je suis allé au bout d'un délire que j'avais depuis une dizaine d'années qui était d'avoir une fanfare. Cette fanfare s'est resserrée, précisée en un ensemble de saxo. Je suis parti de là et j'ai décliné ça dans des chansons de pop française, avec une couleurs particulière, boisée, feutrée.
Comment s'est passé le tournage du clip ?
C'était très particulier parce que j'ai fait appel à mon réalisateur préféré qui s'appelle Roy Andersson. Je le connaissais absolument pas, c'était comme une bouteille à la mer. Lui il a 80 ans et il ne fait plus grand chose mais son producteur assistant, qui a repris la boîte et le studio, a accepté de faire ça avec moi, main dans la main, à Stockholm. C'est un clip qui est à l'image de ses films.
On t'y voit chanter seul alors que personne ne t'écoute...
Comme je parle de quelqu'un qui manque, il y a cette idée de fantômes qui nous entourent. C'est le contrepied de la chanson. Il y a une ambiguïté : est-ce que c'est moi le fantôme ou eux les miens. Il y a deux mondes parallèles qui cohabitent.
Tu as fait quoi pendant cette absence musicale qui a duré 4 ou 5 ans ?
Alors j'ai fait... un confinement ! Mais ça a été à double tranchant. Ça a coupé les ailes de tous les projets en cours. J'étais sur scène aux Folies Bergère, je faisais Le Soulier Rouge, la comédie musicale de Marc Lavoine. On l'a joué un mois mais on s'est arrêté en plein vol. Ça faisait deux ans qu'on travaillait dessus. Et en parallèle il y avait un autre spectacle musical, plus théâtral, c'est Songe à la douceur que je fais en ce moment. On joue de tous les instruments, on chante, on danse, on rit on pleure, c'est assez génial. Et puis à côté, forcément, j'ai écrit, composé, enregistré. Cet arrêt très brutal m'a permis de me recentrer sur mes chansons.
Propos recueillis par Yohann Turi. Toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.com.