Dimanche 9 février, Berlin n'avait d'yeux que pour Lars von Trier et l'équipe du film Nymphomaniac. Très attendue, mais privée de Charlotte Gainsbourg (très discrète depuis la perte de sa demi-soeur Kate Barry), le casting de la sulfureuse fresque érotique du cinéaste danois a tenu toutes ses promesses.
La venue de Lars von Trier dans un festival international d'une telle envergure ne peut se faire sans laisser de trace. Quand le réalisateur danois de Breaking the Waves et Antichrist ne prend pas un malin plaisir à jouer les provocateurs et à créer lui-même le scandale, ce sont ses acteurs qui se distinguent devant les caméras. Même si l'ardente muse de LvT, Charlotte Gainsbourg, n'était pas là, Uma Thurman s'est assurée de faire planer un doux parfum de sensualité sur le tapis rouge, alors que son complice Shia LaBeouf faisait le show, un sac en papier sur la tête. Sublime et brûlante de désir, Uma Thurman a brillé dans une robe Dolce & Gabbana agrémentée d'un manteau violet Carolina Herrera et d'une coiffure nonchalante orchestrée par John Nollet. Face à Lars von Trier et de sa femme depuis 1997, Bente Trier, ou au séduisant Christian Slater et à la rafraîchissante Stacy Martin (la jeune Joe dans le film), l'Hollywoodienne Uma Thurman a fait l'unanimité.
Au photocall, c'est aussi elle qui affichait une complicité débordante avec Lars von Trier, tout fier de provoquer le Festival de Cannes en arborant un T-shirt noir à l'effigie de la Palme d'or avec inscrit en-dessous "persona non grata". Une référence amusante à ce statut que le sulfureux Danois avait acquis en 2011 à la suite des propos polémiques autour d'Hitler alors qu'il présentait Melancholia. La superbe quadra Uma Thurman a ainsi retrouvé Christian Slater, Stellan Skarsgard, Stacy Martin et Shia LaBeouf sur le tapis bleu du photocall.
Par la suite, en conférence de presse, c'est avec le sourire qu'elle a assisté au départ brutal de Shia LaBeouf, lequel mastiquait nerveusement son chewing-gum en attendant sa question, avant de citer Eric Cantona et de partir devant le regard hébété de journalistes.
À Berlin, Lars von Trier a présenté au public sa version non censurée (donc non coupée) de Nymphomaniac, soit le parcours érotique d'une nymphomane contant, le temps d'une nuit, ses histoires au vieux Seligman (Stellan Skarsgard). Dans ce director's cut, c'est la première partie – plus longue de 30 minutes – de Nymphomaniac qui a été présentée au public, livrant plus de scènes de sexe en gros plan.