Coup de chaud à la Berlinale 2014, où la température est montée d'un cran, voire deux, alors que Nymphomaniac (dans sa version non censurée) était présenté lors du festival allemand. Le buzz n'est pas venu cette fois du sulfureux réalisateur danois Lars von Trier, habitué aux frasques diverses - à l'image de sa dernière participation à Cannes, pour Melancholia, où il avait été déclaré persona non grata par le Festival pour des propos polémiques sur Hitler. Mais d'un de ses acteurs.
C'est Shia LaBeouf qui s'est illustré dans toute sa splendeur. L'acteur américain, ex-chouchou d'Hollywood avec la saga Transformers, vit une période étrange où il enchaîne les sorties publiques désastreuses, qu'il s'agisse d'excuses plagiées (suite à un honteux... plagiat), d'insultes infondées contre Jim Carrey ou encore de bagarre dans les bars.
A Berlin, le sulfureux comédien a fait le show, créé le buzz diront certains, mais quoi qu'il en soit, s'est fait remarquer. Au photocall tout d'abord, il arrive négligé dans l'ombre de son metteur en scène, lequel amusait la galerie en arborant fièrement un tee-shirt à l'effigie de la Palme d'or cannoise avec le titre persona non grata. Veste Bombers kaki, pull à capuche bleu marine et pantalon marron, Shia LaBeouf s'affiche dans un look qu'il n'est pas si courant de croiser lors d'un rendez-vous si formel. Loin des strass et pailettes, Shia a pris part à la conférence de presse, enfoncé dans son siège, la mine renfrognée, la casquette vissée sur le crâne. Lorsqu'un journaliste se tourne enfin vers lui et lui pose une question, Shia LaBeouf dérape, cite Eric Cantona, et quitte brutalement la conférence de presse, sous les rires de ses comparses.
"Quand les mouettes suivent un chalutier, c'est qu'elles pensent qu'on va leur jeter des sardines", lâche en anglais l'acteur de Nymphomaniac, avant de se lever de son siège et de quitter la conférence devant l'incrédulité des journalistes présents. En citant cette phrase légendaire, Shia LaBeouf a fait une référence explicite à l'ex-joueur de Manchester United Eric Cantona, qui était en plein trouble à l'époque où il a sorti cette réplique improbable et surtout incompréhensible. "500 journalistes m'attendaient pour une conférence de presse après mon passage au tribunal à cause du coup de pied au spectateur. Je ne voulais pas y aller, mais l'avocat du club a insisté. J'ai accepté en me disant intérieurement : 'Je vais sortir une phrase qui n'a rien à voir.' J'arrive, je dis bonjour aux journalistes, je sors cette phrase qui n'a ni queue ni tête, je dis au revoir et je pars. Je l'ai dite en anglais, sans penser du tout au sens, pour tourner la situation en dérision", a expliqué l'ancien King de Manchester United au magazine Psychologies, bien des années plus tard.
Mais Shia LaBeouf ne s'arrête pas à cette pirouette. Le soir venu, à l'heure du traditionnel tapis rouge où de nombreuses vedettes étaient attendues, l'acteur américain a de nouveau frappé, posant devant les journalistes avec un sac en carton sur la tête, avec simplement ses yeux visibles. Sur le sac, on pouvait lire "I am not famous anymore" ("Je ne suis plus célèbre"), référence au tweet qu'il avait posté suite à son dérapage agressif contre Jim Carrey, lequel l'avait joyeusement pris en grippe lors des Golden Globes. Sur Twitter, LaBeouf avait alors clashé le comédien américain en s'en prenant à sa fille, avant de retirer ses deux messages, et de poster ce dernier en lettres majuscules. Ainsi, depuis le 13 janvier, date de l'incident, le compte Twitter de Shia LaBeouf ne compte que ce "Je ne suis plus célèbre", un message posté quasi quotidiennement.
Par ailleurs, attaqué dans son "intégrité artistique", Shia LaBeouf avait déclaré le 10 janvier dernier qu'il se retirait "de toute vie publique" après avoir été moqué pour le plagiat qu'il avait commis pour son court métrage HowardCantour.com.
C.R.