

Cette fin du mois de septembre est particulièrement éprouvante pour Bernard Laporte. Le 22 septembre 2020, l'actuel président de la fédération française de rugby, en fin de mandat, a été placé en garde à vue à Paris, dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance économique. Le patron du rugby français est soupçonné, dans le cadre de l'enquête sur ses liens avec le groupe Altrad, d'avoir favorisé le Montpellier Hérault Racing (MHR), en intervenant auprès de la commission d'appel de la FFR pour faire diminuer des sanctions contre le club, fin juin 2017. Cette garde à vue est arrivée dix jours avant sa possible succession à la tête de la Fédération française de rugby (FFR). Une coïncidence ? Certainement pas selon l'ex-joueur et entraîneur de 56 ans.
Ressorti libre après 32 heures de garde à vue, Bernard Laporte s'est montré particulièrement ému face aux journalistes le lendemain (jeudi 24 septembre lors d'une conférence de presse à Saint-Jean-de-Védas, dans l'Hérault), accusant directement Florian Grill, son opposant dans le cadre des élections à la tête de la Fédération française de rugby, d'avoir voulu le mettre à terre. "Ce n'est pas simple d'être en garde à vue. Le même jour dans un article, il (Florian Grill) déclare que j'ai mis la Fédération à feu et à sang. C'est mettre un coup de pied à un joueur à terre. Si c'est ça ses valeurs du rugby, il faut qu'il quitte notre sport", a déclaré Bernard Laporte. "Qu'il continue à nous attaquer, parce que le 4 octobre nous allons gagner", a-t-il ajouté, promettant de ne rien lâcher.
Florian Grill n'a pas tardé à riposter en publiant un communiqué le vendredi 25 septembre. "Je regrette qu'il (Bernard Laporte) préfère l'agression dans le dos ou par media interposé, au courage du débat en face-à-face, calme et argumenté", a-t-il déclaré.
Pour le président de la ligue Ile-de-France., le président de la FFR se comporte "en se victimisant". "Je regrette (...) que Bernard Laporte, qui invoque souvent la démocratie, ait refusé le débat", a-t-il répondu.
Durant deux jours, Bernard Laporte a été entendu par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) avant d'être remis en liberté mercredi, tout comme quatre autres prévenus, dont le propriétaire du club de Montpellier et homme d'affaires Mohed Altrad. L'entreprise de ce dernier est par ailleurs sponsor maillot du XV de France. Dans cette affaire, le patron du rugby français est notamment soupçonné d'avoir favorisé le MHR (Top 14) en intervenant auprès de la commission d'appel de la FFR pour faire diminuer des sanctions contre le club, fin juin 2017. Il s'en est toujours défendu, même s'il a reconnu avoir téléphoné le 30 juin au président de la commission, Jean-Daniel Simonet.
Bernard Laporte reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture définitive du dossier.