La star déchue de la télévision américaine Bill Cosby, accusée de viol par une trentaine de femmes, a admis avoir drogué au moins une de ses victimes afin de coucher avec elle. Cette déposition officielle datant de 2005 a été mise en ligne lundi par les autorités américaines via le site pacer.gov. On y découvre que Bill Cosby avoue avoir donné du Quaalude, un sédatif et hypnotique puissant, à au moins une jeune femme en 1976. Cosby était alors interrogé par Dolores Troiani, une avocate qui a pour client une certaine Andrea Constand, ex-directrice du club de basket de Temple University où Cosby a étudié et dont il était membre du conseil d'administration - pour rappel, il avait quitté ce poste en décembre dernier alors que les accusations de viol contre lui se multipliaient. Cette même Andrea Constand avait porté plainte en 2005 mais un non-lieu avait été prononcé.
Aujourd'hui, et après des mois d'accusations fusant de toute part, Bill Cosby (77 ans) est accusé par une trentaine de femmes de les avoir agressées sexuallement, certaines même violées. Dans les quelques témoignages recensés, les victimes disent pour la plupart avoir été droguées par leur agresseur présumé pour arriver à ses fins. Les victimes étaient pour la plupart mineures au moment des faits.
Selon divers articles américains, les avocats de Bill Cosby auraient essayé de bloquer la parution de ces documents dont la loi n'interdit pas la publication. Lors de l'échange entre l'acteur et l'avocate, ce dernier y admettait avoir obtenu des ordonnances de Quaalude. Lorsque Dolores Troiani lui a demandé s'il en a "donné à d'autres gens", Cosby a répondu par un "oui" sans équivoque. Et lorsqu'elle lui a demandé ensuite si quand il a "obtenu les Quaaludes, (il) avait en tête de les utiliser avec de jeunes femmes avec lesquelles il voulait avoir des relations sexuelles", l'intéressé a également répondu "oui". Se justifiant après-coup, il évoque une seule femme, surnommée "T...". "J'ai rencontré Melle [T... dont le nom n'apparaît pas dans le document pour protéger l'anonymat de la victime présumée] à Las Vegas (en 1976). Elle est venue me voir en coulisses. Je lui ai donné du Quaalude. Nous avons eu un rapport sexuel."
En ce qui concerne les autres faits d'agressions sexuelles, Bill Cosby et ses avocats n'ont pas hésité à entamer un bras de fer judiciaire avec certaines accusatrices pour diffamation ou tentative d'extorsion. Quant à la justice américaine, elle demeure pour l'instant très spectatrice. La seule véritable offensive s'est soldée en décembre dernier par un refus de poursuites pour cause de prescription. L'agression remontait à 1974 où une victime affirmait avoir été abusée par Bill Cosby à la Playboy Mansion où l'acteur nord-américain aurait commis bon nombre d'abus de ce genre...