L'année 2019 se poursuit hélas comme elle avait commencé pour Brigitte Macron, victime de propos sexistes et humiliants de manière trop régulière. Mais l'attaque vient cette fois-ci d'un peu plus loin que d'habitude : en plein sommet du G7, la première dame française était prise pour cible, à propos de son physique, par le président brésilien Jair Bolsonaro. Un discours agrémenté le jeudi 5 septembre 2019 d'une intervention outrancière de la part de Paulo Guedes, le ministre brésilien de l'Economie : "Le président l'a dit, et c'est la vérité, expliquait-il lors d'un débat avec des hommes d'affaires à Fortaleza, comme le rapporte l'AFP. Cette femme est vraiment moche". Pour Tiphaine Auzière, fille benjamine de Brigitte Macron, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
"Nous sommes en 2019 et des responsables politiques ciblent une femme publique sur son physique, s'insurge-t-elle sur son compte Twitter. Ça existe encore, me direz-vous ? Hé oui. Mais on ne va pas faire de leçon à l'international, parce que la France n'a pas toujours été exempte de tous reproches." En 2007, Anne-Marie Comparini a été qualifiée de "sal*ope" par son adversaire Patrick Devedjian. Le 17 juillet 2012, Cécile Duflot avait provoqué une vague de sifflements en prenant la parole à l'Assemblée nationale en robe printanière. La même année, Fleur Pellerin était comparée par Marc Le Fur à un pot de fleurs. Tant d'interventions de masculinité toxique qui font qu'aujourd'hui, Tiphaine Auzière veut lancer un appel.
On balance nos misos !
"Réveillons-nous, poursuit la fille de Brigitte Macron dans sa vidéo. Aragon : 'La femme est l'avenir de l'homme'. Alors tous ensemble et dès demain, réagissons, investissons-nous, dans nos familles, dans nos entreprises, et dans les urnes, pour que tous ensemble, on balance nos misos." Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Elle peut compter sur le soutien de sa fille et de son époux - qui a qualifié l'intervention de Jair Bolsonaro d'"extraordinairement irrespectueuse" - mais Brigitte Macron n'a eu besoin de personne pour tacler, tout en subtilité le gouvernement brésilien. "Il y a ceux qui sont dans le train du changement. Les femmes sont là, avec vous, comme vous, a-t-elle clamé à l'inauguration du centre Azincourt, dans le Pas-de-Calais. Vous l'avez quasiment tous compris messieurs. Pas tout le monde. Certains sont sur le quai, mais je suis sûre qu'ils ne vont pas tarder à monter dans le train."