Depuis l'émergence du mouvement Me Too lancé il y a sept ans, les témoignages de harcèlement et violences sexuelles se multiplient. Ce mercredi 22 juin 2024, les équipes de Médiapart ont révélé que Bruno Barde, actuel directeur du Festival américain de Deauville, est à ce jour accusé par sept ex-collaboratrices d'harcèlement et d'agressions sexuelles entre 2014 et 2023. De son côté, le principal intéressé les conteste "fermement".
Comme l'ont rapporté nos confrères, outre les violences sexuelles, Bruno Barde aurait également eu des comportements inappropriés et d'humiliations. Les témoignages notifiés dans l'enquête assurent qu'il aurait pour exemple fait des caresses, proposé des massages ou des bains en plus de lâcher des remarques sexistes. L'une des présumées victimes a souligné qu'il aurait tenté de l'embrasser dans un de ses bureaux parisiens.
D'autres ont dénoncé une ambiance de travail "toxique", ses "sautes d"humeur" fréquentes et ses "humiliations". S'il s'en défend, Bruno Varde s'est toutefois excusé de son comportement "latin et malencontreux". Si son nom n'est pas forcément connu de tous, le principal concerné est une figure incontournable dans l'industrie du 7ème art. En parallèle du Festival de Deauville, il est aussi à la tête du Festival international du film fantastique de Gérardmer en plus de diriger celui du film policier de Reims.
Bruno Barde est aussi membre de l'Académie des César. Toujours selon Médiapart, il dirige le groupe Le Public Système Cinéma qui s'occupe de l'organisation de festivals et s'illustre comme entreprise de relations presse dans l'univers du cinéma. En plein scandale, Hopscotch, qui possède l'agence Public Système Cinéma, a indiqué ce mercredi qu'il a été "demandé à Bruno Barde de se mettre en retrait de la direction de l'agence".
Raison pour laquelle il brillera cette année par son absence au Festival international de Deauville, qui s'apprête à célébrer son 50ème anniversaire. Le groupe qui prend "très au sérieux ces témoignages" a précisé "qu'aucun signalement n'a été remonté ni auprès des équipes des Ressources Humaines du Groupe ni auprès des référents harcèlement". Un "organisme indépendant" a été demandé pour "mettre en place un dispositif d'écoute et d'accompagnement des collaborateurs".
Bruno Barde reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à clôture de l'affaire.