C'est avec Jean-Jacques Goldman que l'embellie avait commencé à se dessiner ; c'est avec le même orfèvre qu'elle connaît une nouvelle envolée. A l'origine du tube convivialo-nostalgique C'est dit qui ramena Calogero sur la scène discographique à l'été 2009, avec cet album L'Embellie absolument magnifique dans tous ses climats (élu album de l'année RTL), Goldman, 59 ans et ciseleur de hits depuis sa retraite sudiste, récidive pour Calo.
Les mots précieux de l'un et la musique délicate de l'autre s'allient avec alchimie pour faire naître C'est d'ici que je vous écris, un single inédit chargé de tendresse et de doucissime mélancolie qui figure sur le double album V.O.-V.S. (paru le 22 novembre), premier best of de Calogero en dix ans de parcours discographique et vingt ans de carrière musicale. Loin d'être une simple compilation de quelques-unes de ses plus belles chansons issues de ses cinq albums, V.O.-V.S. ose une démarche artistique inédite pour un artiste français, proposant sur le disque V.O. 14 titres dans leur version... originale (évidemment), et sur V.S. les mêmes morceaux revisités en version symphonique, avec le concours d'un orchestre de 52 musiciens. Le résultat est tout simplement magistral, confirmant les dispositions de Calo pour les arrangements de belle envergure et de délicate facture, et donnera lieu à une tournée symphonique événement, qui comprendra notamment deux dates au Théâtre du Châtelet (Paris), à partir de juin 2011.
Avec l'inédit C'est d'ici que je vous écris, titre de clôture de ce best of dont le clip - superbement animé par la force du souvenir - est à découvrir ci-dessus, Jean-Jacques Goldman, qui accompagnait récemment le retour de Patrick Fiori, crée un de ces univers intimistes et sensibles dont il a le secret, confectionnés à partir de détails triviaux et de sentimentalité, dans la lignée de son propre tube Je ne vous parlerai pas d'elle, par exemple. Et Calo offre à ce texte le corps musical le plus intense possible, mêlant tourments et apaisement dans cordes multiformes (violons en nappe ou en solo, guitare tendre et nostalgique), piano lyrique, hautbois charmeur et élégiaque, et choeurs effusifs. Et, au coeur du morceau, avant la résolution finale en extrême douceur, un de ces emportements tempêtueux qui sublimaient l'album L'Embellie. Les forces vives de Calo ne cessent depuis de se déchaîner. Beau spectacle.
G.J.