Cannes 2012 : Polémique sur la place de la femme, Thierry Frémaux réagit
Publié le 14 mai 2012 à 10:19
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
L'affiche du Festival de Cannes 2012 L'affiche du Festival de Cannes 2012
Coline Serreau en 2006
Virginie Despentes en avril 2012
Fanny Cottençon en avril 2012
Thierry Frémaux le 19 avril 2012
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Le Festival de Cannes est intimement lié aux polémiques et aux scandales, phénomènes inéluctables qui font aussi sa notoriété. Pour l'édition 2012, la controverse se fait entendre, à quelques jours de l'ouverture des festivités sur la Croisette, avec la tribune, dans les colonnes du Monde, d'un collectif de femmes dénonçant une sélection "exclusivement masculine de films en compétition" pour la Palme d'or.


"Les vingt-deux films de la sélection officielle ont été réalisés, heureux hasard, par vingt-deux hommes. Le Festival couronnera donc pour la 63e fois l'un d'entre eux, défendant ainsi sans faillir les valeurs viriles qui font la noblesse du septième art," écrivent la comédienne Fanny Cottençon et les réalisatrices Virginie Despentes et Coline Serreau, à l'initiative du groupe d'action féministe La Barbe, en pointant du doigt les films en compétition pour la fameuse Palme d'or.

Dans tout l'histoire de Cannes, seule une femme, la Néo-Zélandaise Jane Campion, a reçu la Palme d'or, pour La Leçon de piano en 1993. Depuis, aucune réalisatrice n'a remporté ce prix. Le collectif La Barbe fustige la situation et la résume par ces mots : "A Cannes, les femmes montrent leurs bobines, les hommes leurs films." Maniant l'ironie, le texte explique les conséquences de tels choix artistiques qui ne laissent la part belle qu'aux hommes : "Avec une grande lucidité sur son rôle primordial, vous avez su empêcher toute velléité féminine de briguer une quelconque place dans ce milieu si bien gardé. Surtout, ne pas laisser penser aux jeunes filles qu'elles pourraient avoir un jour l'outrecuidance de réaliser des films et de gravir les marches du Palais autrement qu'au bras d'un prince charmant."

Une position devant laquelle Thierry Frémaux, le délégué général, en charge de la sélection officielle, qui se réjouissait l'an passé du nombre important de femmes en compétition, ne pouvait rester muet. Le Festival de Cannes ne sélectionnera "jamais un film qui ne le mérite pas simplement parce qu'il est réalisé par une femme", a-t-il indiqué vendredi 11 mai, estimant que "cela mènerait à une politique de quota". Il ajoute : "Comme citoyen, je suis d'accord avec le combat féministe. Comme professionnel, je sélectionne des oeuvres pour leurs qualités propres. [...] Nous ne serons jamais d'accord pour sélectionner des films qui ne serviraient aucunement le combat féministe. [...] Mais ce n'est pas à Cannes, ni au mois de mai, qu'il faut poser le problème, c'est toute l'année. [...] S'il est judicieux de saisir l'occasion de Cannes pour faire émerger [la problématique], accuser le Festival ne sert strictement à rien."

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