À en juger la standing ovation à laquelle Robin Campillo a eu droit au moment de recevoir le Grand Prix du jury du Festival de Cannes 2017, 120 battements par minute était assurément la Palme d'or du coeur des festivaliers. N'en déplaise à Ruben Östlund et son film The Square, sacrés pour cette 70e édition par le jury de Pedro Almodovar.
Pourtant, le film suédois n'était pas le premier choix du président du jury, même s'il s'agissait pour lui d'un long métrage "extrêmement drôle contre la dictature du politiquement correct". Lors de la conférence de presse qui a suivi la cérémonie de clôture, le cinéaste espagnol a lâché cette confession : "J'ai adoré le film de Robin Campillo. Toutes les scènes de son film, du début à la fin et même après, j'y repensais sans cesse... Je crois qu'il est difficile d'aimer un film plus que cela. Et même si je ne suis pas le seul, je n'étais qu'une des neuf voix du jury et la démocratie a voulu qu'un autre film l'emporte."
Pas de Palme d'or pour le film français qui n'est pourtant pas passé loin du sacre ultime, mais une superbe publicité. Et le début d'une grande et belle histoire car, une chose est sûre, le film de Robin Campillo va encore fait parler, et on le retrouvera sans nul doute aux César en février prochain.
120 battements par minute nous envoie au début des années 90. Alors que le sida tue depuis près de dix ans, les militants d'Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l'indifférence générale. Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean.
Christopher Ramoné