La semaine dernière, suite à une longue conférence de presse consacrée au G20 et donnée à l'Élysée, Nicolas Sarkozy avait interpellé les journalistes et entamé un échange plus léger sur la littérature, le cinéma, ou son apprentissage de l'italien afin de comprendre son épouse quand "le ton monte"... Au tour de Carla Bruni de s'aventurer en dehors de son domaine et d'évoquer son rapport à la politique dans une interview au Parisien.
Contrairement à Bernadette Chirac, élue locale en Corrèze, notre première dame n'a pas l'intention de se lancer en politique : "Pour moi, la politique reste un monde difficile. Ce ne sera jamais mon métier, je n'en ferais jamais, confie-t-elle. Je trouve ça très courageux, je suis admirative des gens qui en font, mais c'est comme la boxe. Je n'ai pas les os, je n'ai pas les dents. La politique, ce n'est pas mon métier, c'est parfois violent. Représenter la France à l'étranger, travailler pour les gens de ce pays, oui. C'est un honneur, cela me rend vraiment fière. Faire de la politique, c'est non et ce sera toujours non."
Carla Bruni dissipe également un vieux malentendu concernant ses préférences politiques. Est-elle de gauche comme le laissait, par exemple, penser son engagement contre les tests ADN pour le regroupement familial avant sa rencontre avec le président ? Elle répond sans langue de bois : "J'ai fait partie d'un communauté d'artistes. On était bobo, on était de gauche, mais, à ce moment-là, je votais en Italie. Je n'ai jamais voté pour la gauche en France, et je vais vous dire, ce n'est maintenant que je vais m'y mettre. Je ne me sens plus vraiment de gauche." Elle explique avoir été vraiment choquée par des faits et des commentaires suite à l'affaire Polanski-Mitterrand et précise qu'elle a entendu des responsables socialistes dire la même chose que le Front national... Pas de politique, vraiment Carla ??
De fait, la chanteuse se satisfait pleinement de son statut de première dame dans sa dimension humanitaire. Le couple apparaît en ce moment même "à l'insu de leur plein gré" dans une campagne pour les aveugles de France. Déjà ambassadrice du Fonds mondial contre le sida, Le Parisien nous apprend qu'elle prépare un programme pour lutter contre l'illettrisme : "Un fléau qui touche 3 millions de personnes en France. J'aurais l'occasion de réunir plusieurs associations du secteur à Paris en avril. Je suis partante pour faire de plus en plus de choses côté humanitaire. Ça me plaît beaucoup." Carla Bruni-Sarkozy n'en oublie pas non plus la musique. Selon le quotidien, elle aurait bouclé une dizaine de maquettes en vue de l'enregistrement de son quatrième album. Un album pour lequel, comme le précédent (Comme si de rien n'était à l'été 2008), Carla Bruni assurera une promotion minimum. Selon un proche, l'échéance de 2012 approchant, la première dame ne voudrait pas tout mélanger.
Lors de son passage dans l'émission 7 à 8, en décembre 2009, elle était déjà interrogée sur un éventuel second mandat de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni laissait entendre que 5 ans au pouvoir, en tant qu'épouse, c'était bien suffisant. Elle confirme aujourd'hui qu'il s'agit d'une décision que son mari prendra seul, minimisant une nouvelle fois son influence politique sur l'homme d'État : "Je ne vais pas faire campagne, surtout quand mon mari n'est pas encore en campagne. Franchement, c'est à lui de choisir ce qu'il veut faire pour 2012. Mais je serais évidemment derrière lui, s'il se lance."
Retrouvez l'intégralité de cette interview dans Le Parisien, édition du 31 janvier 2011