Une voix et un sourire mémorables. Carole Fredericks, chanteuse américaine, aura marqué les Français. En 1979, celle qui est née dans la ville de Springfield, dans l'État du Massachusetts, arrive dans l'Hexagone. À partir de ce moment, elle devient la choriste des plus grands chanteurs de l'époque, à l'image de Serge Gainsbourg, France Gall ou encore François Feldman. En 1990, elle forme même un trio avec Jean-Jacques Goldman et Michael Jones, sur l'album Fredericks Goldman Jones. Vendu à plus de deux millions d'exemplaires, l'opus est notamment composé de titres célèbres comme Né en 17 à Leidenstadt, À nos actes manqués, ou encore Nuit.
Quatre ans plus tard, l'artiste se lance dans une carrière en solo. Les titres de son album Springfield sont pour la plupart écrits par Jean-Jacques Goldman. Mais voilà que tout bascule le 7 juin 2001. En effet, alors que Carole Fredericks doit rejoindre ses acolytes pour un live au Club Med World de Paris-Bercy quelques jours plus tard, la chanteuse décède d'une crise cardiaque en descendant les escaliers de la scène sur laquelle elle jouait à Dakar au Sénégal. Quelques heures après son admission à l'hôpital, elle décèdera. Dans son autobiographie, intitulée Mes plus belles chances (Robert Laffont), Michael Jones s'était souvenu de ce jour funeste. Il avait alors appris la mauvaise nouvelle par un coup de fil d'un journaliste d'une radio lui demandant une réaction : "C'était comme si le ciel venait de me tomber sur la tête (...) Je me souviens qu'en arrivant aux répétitions, j'ai confirmé son décès à tous les autres. Ils pensaient que je déconnais. 'Non, c'est sérieux !'"
Quatre jours après la mort de Carole Fredericks, Jean-Jacques Goldman et ses musiciens sont montés sur scène pour l'enregistrement en live d'Autour du blues. "Plein d'artistes sont venus chanter alors que ce n'était pas prévu, s'était remémoré Michael Jones. Zazie, Lââm, le tout en hommage à Carole. Ce concert est devenu un tribute à Carole plutôt qu'un spectacle de blues." L'occasion pour le chanteur de rendre un dernier hommage à son acolyte en diffusant une image d'elle sur un écran géant alors qu'il jouait le morceau Juste après. Jean-Jacques Goldman avait été submergé par l'émotion, notamment en chantant ces quelques mots : "Mais qu'est-ce qu'on peut bien faire après ça ?"