Albert II de Monaco a fêté fièrement le centenaire de la naissance de son père, Rainier III, en 2023. De nombreuses festivités ont été organisées l'an dernier et ont montré une famille princière soudée. Une unité toutefois ébranlée par la divulgation des carnets secrets de l'ancien administrateur des biens du souverain, Claude Palmero, débarqué en juin dernier. Ils ont été révélés dans une longue enquête réalisés par Gérard Davet et Fabrice Lhomme pour Le Monde. On y découvre un prince très seul face à son entourage, lui qui doit faire face à des questions délicates tout en maintenant la cohésion dans la principauté. Une situation d'autant plus complexe qu'elle implique son épouse Charlene.
En 2011, l'éternel célibataire qu'était le fils de Rainier III et Grace Kelly épouse l'ancienne nageuse olympique sud-africaine Charlene Wittstock. Elle devient alors princesse consort de Monaco et entre dans un monde très particulier. Sa vie est scrutée par les médias qui célèbrent autant la naissance de leurs jumeaux Jacques et Gabriella (9 ans aujourd'hui) comme ce qu'elle préfère laisser dans l'ombre, tels que ses problèmes de santé en 2021 - une infection ORL. Désormais, c'est un autre pan de sa vie qui fait l'objet de toutes les attentions, ses dépenses qui auraient été scrupuleusement dans les carnets de l'ex-comptable d'Albert II, durant les 22 années où il a été à son service.
Voulant maintenir de bonnes relations avec les femmes d'Albert, début 2016, il est décidé, à en croire les cahiers Palmero, que la dotation de Charlène sera augmentée de 250 000 euros. Le Monde avance des chiffres vertigineux qui dépassent ceux des soeurs d'Albert : "Selon nos informations, en 2023, la dotation globale annuelle de son épouse était proche de 1,5 million d'euros."
Dans l'enquête du Monde, on lit que "râle contre les freins financiers que lui impose ce simple comptable" qu'est Claude Palermo. Il a noté des chiffres vertigineux dans ses carnets auxquels les journalistes ont pu accéder en partie. "'Prévoir une dotation d'environ 700 000 euros à prendre sur la part de SAS', non sans alerter : 'Attention toutefois à ne pas trop augmenter les dotations en période de crise'", écrit-il selon Le Monde. Remarquée dans le monde entier pour ses choix stylistiques, Charlene aurait un goût très coûteux pour la mode : "SAS princesse Charlène souhaite acheter des robes, je lui ai indiqué qu'il n'y avait pas de budget pour ça, dépense privée."
Comment dépense Charlene de Monaco l'argent du prince, autrement qu'avec ses tenues ? "Ce jour d'avril 2016 où elle réclame 77 000 euros en liquide. Elle aurait loué une seconde villa en Corse avec un cuisinier personnel rémunéré 300 euros par jour. Pour le baptême de ses enfants, 683 000 euros sont débloqués. Sans parler du personnel qu'elle emploie, certains sont en situation illégale" écrit Le Monde. La décoration du bureau de l'ex-nageuse, est elle estimée à 1 million d'euros. Sans parler des frais de la famille de Charlene. Claude Palmero écrit avoir signalé à Albert : "300 000 euros à payer à Sean Wittstock [le frère de Charlène] pour sa maison." Une semaine plus tard, le budget est revu à la hausse : "Sean W : c'est 3 × 300 000 euros."
Beaucoup de chiffres qui interrogent mais l'avocat Me Darrois a répliqué au nom d'Albert II : "Pour tous les membres de la famille princière, explique au Monde Me Darrois, à partir du moment où Claude Palmero informait d'un tel dépassement, la consigne lui était donnée de les faire intégralement prendre en charge par le patrimoine privé de la famille." Il s'agirait du patrimoine personnel d'Albert et donc pas celui des contribuables.
Albert de Monaco n'est donc pas resté silencieux et a pris la parole pour s'exprimer face à ces informations qui défraient la chronique, il parle au nom de toute sa famille. Pour lui, la confiance a été rompue avec Claude Palmero. Il rappelle qu'en raison de son rôle influent, l'administrateur de biens avait aussi bien des pouvoirs. Cependant, "à de nombreuses reprises, et malgré des demandes répétées, [il s'est] trouvé dans l'impossibilité d'obtenir un état précis du patrimoine familial". Il ajoute : "Les prérogatives de Claude Palmero ne l'autorisaient pas à parler en mon nom, ce qu'il a fait de plus en plus régulièrement, refusant même, par moments, de relayer mes décisions."