Charles Berling© Angeli
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Les confidences en interview du comédien Charles Berling dépassent largement les domaines dans lesquels il exerce, que ce soit le théâtre ou le cinéma. Souvent, il a parlé des femmes, de celle qu'il aime notamment, Virginie Coupérie et de son rapport au genre féminin, mais pour le magazine Têtu, l'artiste va loin en se confiant sans tabous sur sa sexualité et l'homosexualité. Extraits.
En abordant la question de l'homosexualité dans le cinéma en France, Charles Berling répond : "Ça me rappelle mon rôle dans Nettoyage à sec [d'Anne Fontaine, 1997], on me posait régulièrement la même question : 'Plein d'acteurs ont refusé le rôle. Pourquoi avoir accepté un tel rôle avec une scène où vous vous faites sodomiser sur une planche à repasser ?' Mais le plus dur avec un rôle comme celui-ci, c'est que c'est celui d'un peine-à-jouir qui n'arrive pas à assouvir ses désirs. Ça, c'était très douloureux pour moi, alors que se faire sodomiser sur une table à repasser était bien le cadet de mes soucis. Déjà, se faire sodomiser, je trouve ça très bien."
Charles Berling décrit sa sexualité sans éluder son passé : "J'ai eu des amours hommes, même s'il se trouve qu'aujourd'hui, je suis plus attiré par les femmes, qu'elles me fascinent à un point inouï. [...] Et puis soyons honnêtes, avoir aussi vécu une sexualité homosexuelle m'a beaucoup apporté. [...] On comprend mieux les femmes, d'ailleurs : se faire sodomiser, se faire traverser, se faire pénétrer quoi, permet de mieux comprendre ce qu'on fait ensuite quand on fait l'amour à une femme."
Assumer sa féminité et ne pas se mentir, voilà le crédo du comédien : "Je rencontre pleins de [mecs hétéros qui se posent des questions sur l'homosexualité] et je leur dis : Plutôt que d'en parler sans cesse, va te faire sodomiser un bon coup, ça te fera du bien. [...] Ce qui me gêne vraiment, c'est cette idée qu'on doive choisir son camp, une fois pour toutes. Quant à me traiter de pédé planqué, non je n'en suis pas un, désolé. J'ai commencé à répondre aux questions sur ma sexualité à la sortie de Nettoyage à sec, parce qu'on me bassinait avec ça."
L'acteur a un message à faire passer : "L'homophobie, il faut en parler, puisqu'on a ça en nous, c'est ce qui entraîne tant de violences contre les homosexuels, ces envies non assouvies." Pour étayer son discours, il utilise des souvenirs d'enfance plutôt crus : "Je me souviens pour moi, ça a commencé à 14 ans, chez les scouts. Que des ados ensemble et sous les tentes... Il s'en passait de belles, et pas que du touche-pipi ! [...] Les scouts de France, les cathos, les pires homophobes qui existent, organisaient des campements où les jeunes mecs baisaient ensemble sous les tentes."
Outre ce sujet délicat, intime et fort, Charles Berling se livre également sur son rôle de père [le jeune acteur Emile Berling est son fils] et ne se fait aucun cadeau : "Je me sens un mauvais père, ça c'est sûr, parce que je suis trop mangé par mon boulot, l'univers que je fréquente. [...] J'ai pris conscience que j'aurais pu être infiniment plus présent, et j'essaie de l'être. Je l'aime infiniment. [...] Ça se passe plutôt bien mais je ne me sens pas un bon père. Je ne suis même pas sûr qu'il le pense !"
Charles Berling sera à l'affiche du film Propriété interdite le 19 janvier, joue dans la pièce Ithaque au théâtre Nanterre-Amandiers et a pris la direction du théâtre Liberté de Toulon avec son frère.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans l'édition du mois de février de Têtu.
En abordant la question de l'homosexualité dans le cinéma en France, Charles Berling répond : "Ça me rappelle mon rôle dans Nettoyage à sec [d'Anne Fontaine, 1997], on me posait régulièrement la même question : 'Plein d'acteurs ont refusé le rôle. Pourquoi avoir accepté un tel rôle avec une scène où vous vous faites sodomiser sur une planche à repasser ?' Mais le plus dur avec un rôle comme celui-ci, c'est que c'est celui d'un peine-à-jouir qui n'arrive pas à assouvir ses désirs. Ça, c'était très douloureux pour moi, alors que se faire sodomiser sur une table à repasser était bien le cadet de mes soucis. Déjà, se faire sodomiser, je trouve ça très bien."
Charles Berling décrit sa sexualité sans éluder son passé : "J'ai eu des amours hommes, même s'il se trouve qu'aujourd'hui, je suis plus attiré par les femmes, qu'elles me fascinent à un point inouï. [...] Et puis soyons honnêtes, avoir aussi vécu une sexualité homosexuelle m'a beaucoup apporté. [...] On comprend mieux les femmes, d'ailleurs : se faire sodomiser, se faire traverser, se faire pénétrer quoi, permet de mieux comprendre ce qu'on fait ensuite quand on fait l'amour à une femme."
Assumer sa féminité et ne pas se mentir, voilà le crédo du comédien : "Je rencontre pleins de [mecs hétéros qui se posent des questions sur l'homosexualité] et je leur dis : Plutôt que d'en parler sans cesse, va te faire sodomiser un bon coup, ça te fera du bien. [...] Ce qui me gêne vraiment, c'est cette idée qu'on doive choisir son camp, une fois pour toutes. Quant à me traiter de pédé planqué, non je n'en suis pas un, désolé. J'ai commencé à répondre aux questions sur ma sexualité à la sortie de Nettoyage à sec, parce qu'on me bassinait avec ça."
L'acteur a un message à faire passer : "L'homophobie, il faut en parler, puisqu'on a ça en nous, c'est ce qui entraîne tant de violences contre les homosexuels, ces envies non assouvies." Pour étayer son discours, il utilise des souvenirs d'enfance plutôt crus : "Je me souviens pour moi, ça a commencé à 14 ans, chez les scouts. Que des ados ensemble et sous les tentes... Il s'en passait de belles, et pas que du touche-pipi ! [...] Les scouts de France, les cathos, les pires homophobes qui existent, organisaient des campements où les jeunes mecs baisaient ensemble sous les tentes."
Outre ce sujet délicat, intime et fort, Charles Berling se livre également sur son rôle de père [le jeune acteur Emile Berling est son fils] et ne se fait aucun cadeau : "Je me sens un mauvais père, ça c'est sûr, parce que je suis trop mangé par mon boulot, l'univers que je fréquente. [...] J'ai pris conscience que j'aurais pu être infiniment plus présent, et j'essaie de l'être. Je l'aime infiniment. [...] Ça se passe plutôt bien mais je ne me sens pas un bon père. Je ne suis même pas sûr qu'il le pense !"
Charles Berling sera à l'affiche du film Propriété interdite le 19 janvier, joue dans la pièce Ithaque au théâtre Nanterre-Amandiers et a pris la direction du théâtre Liberté de Toulon avec son frère.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans l'édition du mois de février de Têtu.