Emprisonné à Melun depuis le 3 juillet 2009 après avoir été condamné à cinq années de réclusion pour tentative d'avortement forcé de son ex-compagne, Cheb Mami, 44 ans, a vu sa demande de libération conditionnelle rejetée. Son avocat a rapporté la décision du tribunal d'application des peines de Melun à l'AFP mardi matin.
La star du raï avait formulé sa requête au milieu du mois de septembre, après 17 mois passés en cellule sur les 60 auxquels il a été condamné, et celle-ci avait été examinée quelques jours plus tard par le tribunal, qui avait mis son jugement en délibéré au 12 octobre.
La raison de ce refus tient essentiellement à ce que l'enfant duquel il souhaite se rapprocher - un fils de deux ans né durant sa cavale en Algérie - ne vit pas en France, mais en Algérie justement. En cas de libération conditionnelle et au vu des mois qui restent à purger, Cheb Mami aurait dû résider en France et pointer régulièrement chez un juge d'application des peines. De ce fait, la demande de "libération conditionnelle parentale" ne pouvait être obtenue. L'avocat du chanteur a déclaré qu'il allait faire appel. La bonne solution serait que cet enfant et sa mère viennent vivre en France pour avoir une chance de voir cette demande aboutir...
Arrêté en 2006, libéré après versement d'une caution, et arrêté à nouveau en 2009 après avoir été en cavale durant deux ans, Cheb Mami avait écopé de 5 ans de prison ferme pour une affaire remontant à 2005, suite à une plainte d'une ex-compagne, Camille, photographe de presse spécialisée dans le raï, rencontrée l'année précédente. Cette dernière avait porté plainte après avoir subi un véritable calvaire : enceinte, elle avait refusé d'avorter, comme Cheb Mami lui avait intimé de le faire à plusieurs reprises ; plus tard, attirée en Algérie sous prétexte de faire des photos du chanteur, elle avait été séquestrée, rouée de coups au ventre dans le but de provoquer un avortement forcé, de lui faire subir un curetage, puis libérée dans un état, physique et psychologique, grave. En dépit des violences subies, le foetus était encore viable (une petite fille naîtra en mars 2006), et le chanteur aurait alors tenté de monnayer le silence de l'intéressée sur les récents événements. Mais la jeune femme avait porté l'affaire devant les tribunaux.
La requête formulée en septembre 2010 par Cheb Mami avait suscité une certaine émotion du côté de la photographe : son avocate s'inquiétait d'une éventuelle "demande parentale pour l'autre enfant qu'il a eu durant sa cavale en Algérie" de la part du chanteur incarcéré, dont elle signalait la totale indifférence envers l'enfant eu avec sa cliente.