Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni au festival de Cannes en 2008© Abaca
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Dans les nombreuses et passionnantes interviews que livre Chiara Mastroianni pour la promotion du film Les Bien-aimés (en salles le 24 août), présenté à Cannes, l'actrice est interrogée sur sa performance, sur sa relation avec Christophe Honoré, réalisateur avec qui elle a souvent travaillé, et bien évidemment sur le fait de tourner avec sa mère, Catherine Deneuve, dans ce long métrage. Loin d'être fatiguée par ce genre de questions, elle répond avec intelligence et douceur. Pour le magazine Studio CinéLive, la comédienne a ainsi joué le jeu de l'entretien avec des lecteurs, munie de sa franchise fine et savoureuse.
Dissocier réel et fiction dans un film où l'on donne la réplique à sa propre mère, cela semble compliqué, notamment quand les protagonistes s'appellent Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni. Elles ont déjà tourné ensemble, sans trop se croiser, mais dans Les Bien-Aimés, elles se donnent véritablement la réplique. Chiara voit cependant les choses très naturellement : "L'avantage de la connaître dans le privé, c'est que je sais qu'elle n'est pas ce glaçon dont on parle. [...] Et à chaque fois qu'elle finissait une scène, ce n'est pas avec moi qu'elle traînait, mais plutôt avec Louis [Garrel]. La seule chose, par discrétion et par égard pour l'équipe, c'était de ne pas l'appeler maman sur le plateau. A part ça, ça s'est vraiment fait naturellement."
Ce n'est toutefois pas à Catherine Deneuve qu'elle demande des conseils en matière de comédie. D'ailleurs, elle n'était pas particulièrement enchantée par ce choix de carrière : "Ma mère rêvait que je fasse des études. Je me suis inscrite à la fac, mais je voulais travailler, être actrice. J'ai eu mon bac, pourtant ma mère a été beaucoup plus heureuse quand j'ai passé mon permis de conduire. Je ne l'avais jamais aussi épatée. Je crois qu'il va falloir que je passe mon permis poids lourd maintenant [rires]."
A l'inverse, son père, Marcello Mastroianni était plus content de la voie qu'avait choisie sa fille : "Car c'était un peu comme si je reprenais l'officine. Il avait un rapport très artisanal aux choses et était assez fier." Elle n'oublie pas d'expliquer la différence d'attitude entre ses parents : "Les mamans sont plus angoissées. Avec les pères qu'on voit pendant les vacances, on peut faire n'importe quoi, tout leur semblera merveilleux." Les mots de Chiara sont si simples et naturels, qu'on en oublie qu'elle est la fille des icônes du cinéma Deneuve et Mastroianni.
Avec autant de douce légèreté, elle taquine son partenaire Louis Garrel, lui aussi "fils de" (du réalisateur Philippe Garrel), à qui elle a dû donner des claques dans Les Bien-Aimés : "Je ne sais pas ce que j'avais avec lui sur le tournage [rires]... J'adore Louis, il est comme un frère. Il est bien possible qu'il en ait reçu [des claques dans les Chansons d'amour aussi], de toutes façons, il a une tête à claques. Mais si ce n'est pas moi qui lui donne, ça ne m'intéresse pas [rires]."
Et quand elle aborde la difficulté de tourner des scènes de nu dans Les Bien-aimés, Chiara Mastroianni conserve ce ton si agréable : "C'était la première fois [dans Les Bien-aimés] ! Et pourtant, des films, j'en ai fait quelques-uns. Et les scènes de sexe, je n'en avais jamais fait ! Quand vous lisez dans un scénario : 'Il la coince dans les toilettes, il lui fait un truc pendant qu'elle lui en fait un autre,' je peux vous dire que c'est dur. Surtout à l'écrit, ça devient très cru. Mais Christophe [Honoré] a une pudeur immense, et la scène filmée n'a plus rien à voir avec ce que vous avez lu."
Retrouvez l'intégralité de cette interview dans le magazine Studio-CinéLive des mois d'août et septembre 2011.
Dissocier réel et fiction dans un film où l'on donne la réplique à sa propre mère, cela semble compliqué, notamment quand les protagonistes s'appellent Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni. Elles ont déjà tourné ensemble, sans trop se croiser, mais dans Les Bien-Aimés, elles se donnent véritablement la réplique. Chiara voit cependant les choses très naturellement : "L'avantage de la connaître dans le privé, c'est que je sais qu'elle n'est pas ce glaçon dont on parle. [...] Et à chaque fois qu'elle finissait une scène, ce n'est pas avec moi qu'elle traînait, mais plutôt avec Louis [Garrel]. La seule chose, par discrétion et par égard pour l'équipe, c'était de ne pas l'appeler maman sur le plateau. A part ça, ça s'est vraiment fait naturellement."
Ce n'est toutefois pas à Catherine Deneuve qu'elle demande des conseils en matière de comédie. D'ailleurs, elle n'était pas particulièrement enchantée par ce choix de carrière : "Ma mère rêvait que je fasse des études. Je me suis inscrite à la fac, mais je voulais travailler, être actrice. J'ai eu mon bac, pourtant ma mère a été beaucoup plus heureuse quand j'ai passé mon permis de conduire. Je ne l'avais jamais aussi épatée. Je crois qu'il va falloir que je passe mon permis poids lourd maintenant [rires]."
A l'inverse, son père, Marcello Mastroianni était plus content de la voie qu'avait choisie sa fille : "Car c'était un peu comme si je reprenais l'officine. Il avait un rapport très artisanal aux choses et était assez fier." Elle n'oublie pas d'expliquer la différence d'attitude entre ses parents : "Les mamans sont plus angoissées. Avec les pères qu'on voit pendant les vacances, on peut faire n'importe quoi, tout leur semblera merveilleux." Les mots de Chiara sont si simples et naturels, qu'on en oublie qu'elle est la fille des icônes du cinéma Deneuve et Mastroianni.
Avec autant de douce légèreté, elle taquine son partenaire Louis Garrel, lui aussi "fils de" (du réalisateur Philippe Garrel), à qui elle a dû donner des claques dans Les Bien-Aimés : "Je ne sais pas ce que j'avais avec lui sur le tournage [rires]... J'adore Louis, il est comme un frère. Il est bien possible qu'il en ait reçu [des claques dans les Chansons d'amour aussi], de toutes façons, il a une tête à claques. Mais si ce n'est pas moi qui lui donne, ça ne m'intéresse pas [rires]."
Et quand elle aborde la difficulté de tourner des scènes de nu dans Les Bien-aimés, Chiara Mastroianni conserve ce ton si agréable : "C'était la première fois [dans Les Bien-aimés] ! Et pourtant, des films, j'en ai fait quelques-uns. Et les scènes de sexe, je n'en avais jamais fait ! Quand vous lisez dans un scénario : 'Il la coince dans les toilettes, il lui fait un truc pendant qu'elle lui en fait un autre,' je peux vous dire que c'est dur. Surtout à l'écrit, ça devient très cru. Mais Christophe [Honoré] a une pudeur immense, et la scène filmée n'a plus rien à voir avec ce que vous avez lu."
Retrouvez l'intégralité de cette interview dans le magazine Studio-CinéLive des mois d'août et septembre 2011.