La couronne de la reine Christine Ockrent vacille de plus en plus. Embourbée dans une sombre affaire d'espionnage au sein de l'AEF, société qui chapeaute l'audiovisuel extérieur dont France 24, la journaliste a été convoquée avec son patron Alain de Pouzilhac mardi dans le bureau de Frédéric Mitterrand, leur ministre de tutelle. Objectif : remettre de l'ordre dans la hiérarchie, bousculée depuis plusieurs semaines et dont les conflits ouverts agacent de plus en plus l'Élysée.
Inquiet de la tournure prise par les événements, le ministre de la Culture craint pour l'image de l'Audiovisuel Extérieur de la France, largement dégradée depuis le grand déballage de chacun dans les médias. Entre fuites organisées et déclarations officielles, ce conflit interne s'est transformé en un véritable champ de bataille ouvert où tous les coups sont permis. C'est la première fois que le pouvoir politique se mêle officiellement de l'affaire. Jusqu'à présent, il était resté bien silencieux. Le premier signe d'un désaveu ? On s'en souvient, Frédéric Mitterrand n'a jamais eu grand espoir quant à la réconciliation du couple Ockrent-Pouzilhac.
Une AG cruciale
Alors que Christine Ockrent clame toujours son innocence, deux assemblées générales cruciales se tenaient aujourd'hui, mercredi 15 décembre, pour voter la confiance ou la défiance à son égard ainsi qu'à Alain de Pouzilhac, le numéro un... ou des deux ! Après le boycott lancé par la direction des réunions signifié par une lettre remise en main propre à Christine Ockrent, il y aurait fort à parier que l'ex-vedette de France 3 soit désavouée à l'issue de cette AG. Les directeurs ne sont d'ailleurs pas les seuls à remettre en cause sa légitimité : une pétition, signée par 73 journalistes sur 280, demande à ce que "toute la lumière soit faite" sur cette affaire d'espionnage informatique.
Rappel des faits
Une proche collaboratrice de Christine Ockrent, Candice Marchal, a été mise à pied après avoir reconnu avoir espionné l'AEF, une opération menée en collaboration avec un "ami" du couple Ockrent-Kouchner. C'est dans son ordinateur que des experts mandatés par l'AEF ont découvert 2,5 millions de fichiers provenant de leurs serveurs. Agissait-elle de son propre chef ou pour le compte d'un tiers ? Depuis les révélations de Marianne et du Point sur cette affaire, Christine Ockrent est montée au créneau pour assurer ne pas y être liée. RTL, Canal+, Les Echos : l'ex-journaliste de France 3 s'insurge à chaque fois qu'un micro lui est tendu. Mais le pourrissement de la situation pourrait jouer en sa défaveur, même si elle déclarait encore mardi sur Europe 1 "vouloir se battre jusqu'au bout".