Christine Ockrent n'en finit plus de s'indigner dans l'affaire d'espionnage de l'Audiovisuel extérieur français (AEF), holding qui chapeaute France 24, RFI et une partie de TV5, dont elle est la directrice générale adjointe, depuis qu'elle a été mise en cause par le magazine Marianne.
Après Les Echos, c'est le Figaro.fr, qui recueille les mots de la journaliste bien décidée à contre-attaquer avec fermeté : "J'ai quarante ans de métier et pas une ombre sur mon honneur. La mise en cause dont je suis l'objet est inqualifiable et c'est pour cela que je porte plainte pour diffamation contre l'hebdomadaire (Marianne, ndlr) qui ose m'impliquer dans toute cette affaire."
Rappel des faits : Après une demande d'une expertise informatique (suite à un article du Canard Enchaîné qui lui avait mis la puce à l'oreille !), Alain de Pouzilhac, PDG de l'AEF, découvre que le système a été piraté par un prestataire extérieur. Prestataire recommandé à l'époque par Christine Ockrent. Et ce prestataire a donné les codes d'accès à Candice Marchal, proche collaboratrice d'Ockrent, qui a ainsi espionné les ordinateurs des principaux dirigeants de l'AEF.
Marchal est mise à pied immédiatement sur demande d'Alain de Pouzilhac. Une plainte contre X a été déposée début octobre, et d'autres plaintes nominatives devraient suivre d'ici la fin de la semaine.
La collaboratrice avoue...
Comme le veut la loi du travail, Candice Marchal a été convoquée par Pouzilhac en vue de son licenciement. L'entretien de plus de deux heures s'est déroulé vendredi 3 décembre. Il a été "très violent" d'après une déléguée syndicale CGT qui l'accompagnait. Au début, elle nie toute intrusion, puis elle avoue en minimisant la portée de ses actes : "Je ne savais pas que je faisais quelque chose de grave", a-t-elle reconnu. D'après son avocat, "Elle craignait pour elle-même et souhaitait savoir si elle était encore présente dans l'organigramme de la chaîne." Mais alors pourquoi stocker plus de 2,5 millions de fichiers sur l'AEF, dont certains datent de 2008 et qui évidemment, ne la concernent pas tous directement ? Elle nie également avoir agit à la demande de Christine Ockrent.
L'avocat d'Ockrent, Me Hervé Témime, précise à ce propos : "Directrice générale déléguée de cette société publique, ayant donc accès à tous les documents de l'entreprise sans exception, Mme Christine Ockrent a pleinement appuyé la plainte pour piratage informatique un fois découverte une infraction pouvant porter atteinte aux intérêts de l'entreprise."
Amitié ou simple relation de travail ?
Parmi les éléments retrouvés dans son ordinateur, un mail dans lequel Candice Marchal informe Christine Ockrent de ce qui se dit sur elle quand elle a le dos tourné : "Une vraie relation confiance", note Le Point. Mais, dans Le Figaro, Ockrent se désolidarise d'avec Marchal : "Candice Marchal est de longue date une de mes collaboratrices, sans être la plus proche et la plus directe (...) En aucun cas, je ne suis responsable de ses agissements."
C'est pourtant dans la voiture avec chauffeur que l'AEF met à disposition de Christine Ockrent que Candice Marchal s'est rendue vendredi à son entretien avec Alain de Pouzilhac, note Le Point. La voiture l'a attendue et de nouveau transportée à l'issu de sa confrontation musclée...
Drôle d'intrigue pour la reine Christine qui a accompagné Nicolas Sarkozy pendant son voyage officiel en Inde. Elle y était dans le cadre de ses fonctions précise-t-elle, et y a obtenu l'autorisation pour France 24 d'y être diffusée. Come nous l'avions relevé, voilà quand même un voyage avec le couple présidentiel qui tombe à pic... alors que Ockrent est accusée de beaucoup de choses, sans preuves, pour le moment.
D'après l'AFP, à la rédaction de France 24, où un journaliste parle "d'ambiance de folie", on juge que l'affaire "est le résultat de la guerre ouverte entre Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent." Pas sûre que cela s'arrange de sitôt.