Réactualisation : Une AG se tiendra demain à France 24 pendant laquelle seront proposées deux motions : La confiance ou... la défiance. Les salariés devront préciser pour chacune de ces deux motions, s'ils désignent Christine Ockrent, Alain de Pouzilhac ou les deux ! Christine Ockrent a vivement réagi auprès de l'AFP, à la lettre qui lui a été remise en mains propres (on ne sait jamais, les courriers peuvent se perdre !) : "Je suis choquée par le procédé, j'ai eu la surprise de voir arriver dans mon bureau une délégation de 8 personnes, au lieu du seul directeur de l'information et des collaborateurs avec qui je fait un point régulier sur la chaîne, je suis accusée d'avoir menti par trois fois, je réfute point par point ces allégations". Elle a ajouté "Je répondrai à ces affirmations demain, cette démarche ne me semble pas dans l'ordre normal des choses". Pourquoi demain (à savoir aujourd'hui) ? Le temps de consulter son conseiller en communication, Jacques Seguela ? D'après Libération, Alain de Pouzilhac, le PDG, aurait déclaré lundi être d'accord avec le boycott décidé par la direction. Quant à Ockrent, elle compte se tourner vers son ministre de tutelle (avec Matignon bien sûr) à savoir Frédéric Mitterrand ! Alors qu'au ministère de la Culture, on indique "A ce stade, nous ne souhaitons pas commenter", il est fort probable que Mitterrand attende des ordres du château ! Après le départ de Kouchner du gouvernement, la reine Christine va-t-elle être lâchée ?
13 décembre : L'atmosphère devient de plus en plus irrespirable pour Christine Ockrent depuis la révélation dans Marianne d'informations précises l'impliquant dans l'affaire d'espionnage de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF). Une entité dont elle est la directrice générale adjointe, présidée par son ennemi Alain de Pouzilhac, et qui chapeaute France 24, RFI et une partie de TV5.
Dans cette affaire, une collaboratrice de Christine Ockrent, Candice Marchal, a été mise à pied après avoir reconnu avoir espionné l'AEF. C'est dans son ordinateur que des experts mandatés par l'AEF ont découvert 2,5 millions de fichiers provenant de leurs serveurs. Quant à Marianne, que Christine Ockrent entend poursuivre en justice pour diffamation, l'hebdo n'arrête pas de mettre à jour les liens étroits de Marchal et Ockrent, alors que cette dernière s'est très tôt désolidarisée de sa collaboratrice.
Les soutiens à la journaliste sont peu nombreux et elle ne cesse de clamer son innocence. Pourquoi, en effet, ferait-elle espionner des fichiers auxquels elle a accès ? Les choses sont bien moins nettes que cela, puisqu'il aurait été retrouvé des mails personnels des différentes "espionnées" et surtout des "rapports" que Candice Marchal aurait faits à sa patronne... avec de nombreux commentaires pas très corrects.
Ce lundi, nouveau coup dur pour Ockrent : un désaveu cinglant ! Les directeurs et sous-directeurs de la chaîne d'informations internationale France 24 (ils sont 11 directeurs et adjoints à avoir signé cette missive) ont annoncé qu'ils refuseraient de participer aux réunions auxquelles Christine Ockrent serait présente, selon un courriel adressé à la rédaction de la chaîne par son directeur Jean Lesieur.
"Je souhaite vous informer que j'ai signé, ainsi que l'ensemble des directeurs et directeurs adjoints de France 24, une lettre donnée ce jour à Christine Ockrent. Nous y soulignons que le lien de confiance entre elle et nous ayant disparu, nous ne souhaitons plus participer aux réunions en sa présence (...) Cette décision n'affectera en rien le bon fonctionnement de la rédaction et de l'entreprise. Le Comité de Direction reste mobilisé sur tous les grands projets en cours du groupe", conclut Jean Lesieur dans son courriel.
Rappelons que l'enquête suit son cours et que Christine Ockrent n'a pas (encore ?) été mise en cause officiellement. Devant cet acharnement médiatique et les soupçons dont elle fait l'objet, la reine Christine a décidé de faire appel au roi de la communication de crise : Jacques Séguéla.
Pour le moment, on ne peut pas dire que ce nouvel allié fasse des miracles... D'après lepoint.fr, la rédaction de France 24 organisera une assemblée générale mercredi. Un texte serait en préparation au sein de la société des rédacteurs, annonce le spécialiste des médias au Point, Emmanuel Berretta. La question de confiance devrait également se poser très rapidement au sein de RFI. Il ne suffit pas de partir en Inde avec le couple présidentiel pour être protégée de tout, puisque depuis le début de cette empoisonnante affaire d'espionnage, la tutelle de France 24 reste très silencieuse, malgré les sollicitations des journalistes.