Réactualisation : Condamné le 17 février à 16 mois de prison, dont huit ferme, ainsi qu'à 578 000 euros de dommages et intérêts pour abus de faiblesse au préjudice de la réalisatrice Catherine Breillat, Christophe Rocancourt a fait appel de cette sentence, a annoncé lundi 27 février son avocat, Me Jérôme Boursican. Son client, qui avait quitté la prison de la Santé dans la nuit du 17 février après avoir purgé ses deux mois de détention préventive et en attendant l'aménagement du reste de sa peine (6 mois), espère obtenir la "relaxe totale". A noter que ce recours intervient in extremis dans la limite du délai légal de 10 jours pour faire appel.
Publié le 18 février à 12h34 :
Incarcéré depuis le 20 décembre pour n'avoir pas respecté son contrôle judiciaire, Christophe Rocancourt a été jugé hier, vendredi 17 février, devant la 13eme chambre du tribunal correctionnel de Paris, une chambre spécialisée dans les escroqueries, faux abus de confiance etc... Le célèbre "escroc des stars" a été condamné à 16 mois de prison dont huit ferme pour abus de faiblesse sur la réalisatrice Catherine Breillat, comme l'annonce l'AFP.
Il est sorti de prison dans la nuit en clamant son intention de "faire un livre". Au micro de France Info, Christophe Rocancourt s'est déclaré "content d'être libre, enfin partiellement libre". Son avocat, Me Jérôme Boursican, avait évoqué vendredi la possibilité que son client puisse bénéficier d'un aménagement de peine, après ses deux mois de détention provisoire. A 44 ans, Christophe Rocancourt est accusé d'avoir escroqué la cinéaste de 703 000 euros. Il avait également été condamné à plusieurs reprises pour avoir abusé le Tout-Hollywood dans les années 1990. Dans cette affaire il doit rembourser 578 000 euros de dommages et intérêts.
Il a déclaré : "Je suis un peu fatigué, ça a été un rude combat mais je suis content d'être dehors, je suis content d'être libre, enfin partiellement libre. On va faire un livre sur toute cette aventure, parce qu'elle a le mérite d'être racontée, celle-là en particulier. Parce qu'elle est teintée d'une certaine injustice." Il a ajouté : "Parce qu'il n'y avait pas cet abus de faiblesse, il n'existait pas. Je vais faire ce livre. Je vais même pas le faire pour le fric, je vais le faire pour dire les choses comme elles sont." Interrogé sur ce qu'il aimerait dire à Catherine Breillat, Rocancourt a ainsi répondu: "C'est quelqu'un que j'aime bien, que je trouve assez intéressant intellectuellement. Sa démarche était pitoyable et particulièrement malsaine."
Il a conclu en souhaitant à cette dernière "un peu de bonheur" affirmant "qu'elle est très malheureuse".
Hier, la réalisatrice de 63 ans et "l'escroc" de 44 ans se sont longuement affrontés, entre complicité nostalgique et une haine certaine. Dans l'enceinte du tribunal correctionnel de Paris, ils se sont vouvoyés puis tutoyés, à ne plus savoir où donner de la tête, comme le relatent nos confrères du site LePoint. L'affaire qui les oppose remonte à 2007. Attirée par ce personnage sulfureux, qui a purgé cinq ans de prison aux États-Unis pour avoir escroqué le Tout-Hollywood sous divers pseudonymes, la cinéaste contacte ce dernier. Elle lui propose un rôle dans un projet de film, Bad Love, qu'elle doit tourner avec Naomi Campbell. Celle à qui l'on doit Romance X et Une Vieille maîtresse lui confie également l'écriture d'un scénario intitulé La vie amoureuse de Christophe Rocancourt. À la signature de ce dernier contrat, elle lui remet alors 25 000 euros. En moins d'un an et demi, Catherine Breillat signe alors une douzaine de chèques, pour un montant total de 703 000 euros.
Maintenant libre, Christophe Rocancourt va devoir rendre des comptes à son contrôleur judiciaire et proposer un plan de remboursement pour la somme de 578 000 euros, somme qui fait partie intégrante de sa condamnation. Libre, pour le moment, il reste néanmoins avec une épée de Damoclès suspendue au dessus de sa tête. N'ayant purgé que deux mois de prison dans cette affaire - ses avocats ayant déclaré que leur client ne ferait pas appel - sa condamnation deviendra définitive dans 10 jours. Si Christophe Rocancourt ne prend pas des accords - et qu'il s'y tienne - pour s'acquitter de cette somme, les 8 mois avec sursis pourraient être remis en cause, ainsi que les 6 mois ferme qui lui reste à purger.
A suivre...
Chloé Breen