C'est une bien triste nouvelle qui s'abat sur la chanson française. Il était, entre autres, connu pour avoir été lé compositeur de Claude François mais pas que ! Jean-Pierre Bourtayre est décédé lundi 4 mars à l'âge de 82 ans a-t-on appris. Fait chevalier dans l'ordre national du Mérite pour sa carrière exemplaire, "Boubou" comme le surnommait affectueuse Claude François, laisse derrière lui un héritage musical qui n'est pas des moindres. Directeur artistique et principal collaborateur du chanteur, on lui doit la musique de titres comme Chanson populaire, Le téléphone pleure, Le chanteur malheureux, Magnolia for Ever ou encore Alexandrie Alexandra.
Pour cette dernière chanson sortie sur l'album Magnolias for Ever en décembre 1977, Jean-Pierre Bourtayre se charge de lui donner une nouvelle impulsion, à la demande de Claude François, pour la sortie de son 45 tours, le 15 mars 1978, pour lequel il souhaite une version assez différente du 33 tours, notamment au niveau de l'orchestration. Ironie du sort, le chanteur meurt accidentellement quelques jours avant, le 11 mars 1978. C'est donc un pur hasard que la sortie de son 45 tours soit tombée un le jour de ses funérailles, le 15 mars de la même année. Outre sa longue collaboration avec le père de Claude François Junior, Jean-Pierre Bourtayre a travaillé avec des chanteurs comme Dick Rivers, Hugues Aufray, sur Adieu monsieur le professeur, par exemple, ou encore avec Jacques Dutronc pour qui il a composé Gentleman cambrioleur. L'ex-vice président de la SACEM s'est également illustré à la composition des titres Salut, Vladimir Illitch, Le Bac G ou encore Musulmanes de Michel Sardou.
Le compositeur du générique de l'émission Champs-Elysées, présentée à l'époque par Michel Drucker, a eu le droit à un bel hommage du fils de Claude François. En effet, sur la page Facebook dédiée à la mémoire de son père, Claude François Junior a posté un tendre message. L'héritier du chanteur a d'abord choisi de revenir, ce mardi 5 mars, sur la carrière du "compositeur de référence à partir de 1968". "Jean-Pierre signera et co signera d'immenses tubes jusqu'à la fin de la carrière de notre père. (...) Complice artistique, directeur artistique, c'était aussi son ami, un des rares", a-t-il écrit avec émotion. Et de se souvenir : "C'est chez lui et son épouse Brigitte que nous nous sommes réfugiés le 11 mars 1978 pendant plusieurs jours. Sa carrière avait déjà bien commencé avant de rencontrer notre père avec notamment Eddy Mitchell et n'a pas cessé par la suite". "Jean-Pierre a signé des trésors pour de grands interprètes, Michel Sardou avec lequel il a longtemps collaboré aux côtés de Jacques Revaux, Charles Aznavour et tant d'autres. Nous nous sommes souvent vus pendant des années, avons souvent déjeuné ensemble, notamment à la SACEM lorsqu'il y siégeait comme vice-président", a poursuivi Claude François Junior.
Et de conclure : "Il avait l'élégance, l'expérience et la bienveillance. Nos pensées s'adressent à ses trois enfants Frédéric, Laurent et Marie, ainsi qu'à Brigitte et Isabelle qui ont partagé sa vie et enfin Nicole Damy, son amie de toujours". "Je finirais par une de ses expressions que j'adore (et que j'utilise encore des années après en pensant à lui à chaque fois) et qui prend un sens tout particulier aujourd'hui : 'A tout l'temps !'", a signé "CFJ".