Coup de tonnerre dans le monde de la politique française. L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant a été incarcéré à la prison de la Santé à Paris ce lundi matin 13 décembre 2021. Une information de la chaîne LCI, confirmée à l'AFP par son avocat, Philippe Bouchez El Ghozi. Cette décision fait suite au non-paiement de ses dettes à l'État après sa condamnation dans l'affaire de ses dettes de cabinet dans la complexe affaire dite des "primes de cabinet" dans laquelle l'ancien ministre a été condamné en 2017 à deux ans de prison dont un an ferme. Début novembre, la cour d'appel de Paris a révoqué une partie de son sursis et de sa liberté conditionnelle, estimant que Claude Guéant ne réalisait pas les versements nécessaires pour payer l'amende et les dommages et intérêts qu'il s'était vu infliger.
L'ex-bras droit de Nicolas Sarkozy a été placé sous écrou pour neuf mois, a indiqué à l'AFP son avocat Me Philippe Bouchez El-Ghozi, qui a annoncé son intention de saisir le juge d'application des peines pour obtenir un aménagement, soulignant l'état de santé "préoccupant" de son client. "Il paye ce qu'il peut payer, c'est-à-dire 3 000 euros par mois, il n'a pas d'argent caché donc il ne peut pas payer plus, et malgré ça, on a décidé qu'on l'enverrait en prison", a-t-il déploré.
Âgé bientôt de 77 ans, Claude Guéant est un haut fonctionnaire français et ancien préfet. Il a été secrétaire général de la présidence de la République puis ministre de l'Intérieur de 2011 à 2012 sous le mandat de Nicolas Sarkozy. L'affaire des primes de cabinet nous emmène au début des années 2000 quand Nicolas Sarkozy était alors ministre de l'Intérieur et Claude Guéant son directeur de cabinet. A l'époque, plusieurs membres de ce cabinet se sont versés chaque mois des primes en liquide, des primes prélevées sur une enveloppe destinée aux frais d'enquête et de surveillance (FES) des policiers. Claude Guéant est accusé de s'être versé chaque mois 5 000 euros. En janvier 2017, il a été condamné à deux ans de prison, dont un an ferme. Cette condamnation était devenue définitive en 2019 quand la cour de cassation a rejeté le pourvoi formulé par Claude Guéant, précise BFMTV.
Par ailleurs, Claude Guéant a été mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale en bande organisée", "faux et usage de faux", "financement illégal de campagne électorale", "recel de détournement de fonds publics" et "corruption passive", puis pour association de malfaiteurs avec Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux et Thierry Gaubert en 2020, dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Sarkozy-Kadhafi.