Réactualisation : Après une (bonne ?) nuit de sommeil à son domicile, au lendemain de la première journée de sa garde à vue, dans l'enquête sur des soupçons de financement de sa campagne présidentielle de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi, l'ancien président Nicolas Sarkozy était entendu pour une deuxième fois dans les locaux de l'office anticorruption (Oclciff) à Nanterre près de Paris. Il en a fini... "La garde à vue de Nicolas Sarkozy est terminée", a déclaré à l'AFP une source proche du dossier, sans préciser les éventuelles suites judiciaires décidées par les magistrats.
Le 20 mars, nous écrivions :
Nicolas Sarkozy dans de sales draps ? Empêtré depuis plusieurs années dans des soupçons sur le financement de sa campagne, victorieuse, à l'élection présidentielle de 2007, il est aujourd'hui placé en garde à vue !
L'ancien chef de l'Etat a été placé ce mardi 20 mars, au matin, en garde à vue, dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle, a révélé à l'AFP une source proche de l'enquête, confirmant une information de Mediapart et du Monde. Nicolas Sarkozy est entendu pour la première fois dans cette enquête, par les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre, près de Paris. Une information judiciaire avait été ouverte en avril 2013 "et confiée à plusieurs juges d'instruction du pôle financier de Paris dont Serge Tournaire qui a déjà renvoyé l'ancien président devant le tribunal dans l'affaire Bygmalion", souligne Le Monde.
La garde à vue de Nicolas Sarkozy – déjà sa deuxième après celle de "l'affaire Bettencourt" en 2014 – peut durer 48 heures et, à l'issue de ce délai, il pourrait même être présenté aux magistrats afin d'être mis en examen dans cette affaire. On reproche à l'ancien président de la République d'avoir reçu illégalement de l'argent liquide de la part de la Libye au moment où elle était encore entre les mains du colonel Khadafi. Les sommes seraient énormes puisque Ziad Takieddine, qui aurait servi d'intermédiaire, "avait affirmé avoir transporté 5 millions d'euros en liquide de Tripoli à Paris entre fin 2006 et début 2007 avant de les remettre à Claude Guéant puis à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur", ne manque pas de rappeler Le Monde.
L'ex-président, qui a toujours nié les faits, est visiblement dans une très mauvaise posture puisque, selon les informations exclusives du Monde, si la justice accélère, c'est parce que l'enquête a beaucoup progressé, que les témoignages se sont multipliés et les preuves matérielles seraient de plus en plus nombreuses. En outre, "plusieurs anciens dignitaires libyens de l'époque kadhafiste auraient aussi livré de nouveaux éléments confirmant les soupçons de financement illicites". À l'époque, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques avait entièrement validé les dépenses du candidat, aux alentours de 20 millions d'euros. La justice devra donc prouver que Nicolas Sarkozy, qui affrontait Ségolène Royal, a pu bénéficier d'un apport financier supplémentaire n'ayant pas été pris en compte dans ses dépenses officielles.
Rappelons que Nicolas Sarkozy est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.
Thomas Montet