Troisième extrait de l'album Au Rapport, Aurélie est une chanson sur l'avortement interprétée par Colonel Reyel. On y suit le destin d'une adolescente de 16 ans qui se retrouve enceinte, et décide, contre l'avis de son entourage et des difficultés que cela implique, de garder son bébé. Cerise sur le gâteau : dans le clip, alors que le père s'était fait la malle, il revient sagement au bercail après l'accouchement. Happy end ?
La chanson a beaucoup été commentée sur la toile et récupérée par les sites internet pro-vie bien que le rappeur se défende d'être anti-avortement : "Je ne suis pas contre l'avortement. Il est un droit fondamental à la femme depuis des années en France et dans certains cas il est nécessaire, y'a pas d'hésitation à avoir là-dessus, c'est un fait établi. Ce que j'essaie d'évoquer dans l'histoire, c'est que ça reste avant tout un choix personnel", déclarait l'intéressé à nos confrères de Purecharts.
Jugée très maladroite par beaucoup et notamment par des parents d'adolescents interrogés par Rue89, cette chanson a attiré l'attention de Jeanne Cherhal. Dans Colonel, j'ai 16 ans, Cherhal se met à la place d'une gamine qui aurait suivi les enseignements du rappeur et gardé son enfant. Elle chante : "Colonel, toi qui chantes pour guider toutes les adolescentes/ tu es mon ami et j'ai même pas le RMI/ alors maintenant, mon héros, tu me files tes euros."
Sur Rue89, Jeanne Cherhal s'explique sur cette réponse spontanée au Colonel, composée en une après-midi : "Avec cette chanson, l'idée était de dire qu'à 16 ans, quand on a fait l'amour une seule fois dans une voiture, on n'a pas forcément toutes les cartes en mains pour faire le bon choix pour sa vie future (...) Si la chanson de Colonel Reyel et le succès qu'elle remporte sont le reflet d'une époque, alors c'est inquiétant."