Plongé dans le coma depuis le mois de février et un accident de ski survenu dans les Alpes autrichiennes, à Lech am Arlberg, lorsqu'il s'est retrouvé enseveli sous une avalanche, le prince Friso d'Orange-Nassau, 44 ans, deuxième des trois fils de la reine Beatrix des Pays-Bas, se trouve actuellement dans un état de "conscience minimale", a révélé dans un communiqué en date du 19 novembre publié sur son site officiel la Maison royale.
Après l'infime lueur d'espoir suscitée par son bref réveil au mois de septembre, juste le temps de sourire à son épouse la princesse Mabel, selon des confidences faites par l'ami intime de celle-ci Desmond Tutu, c'est une nouvelle évolution concernant sa condition, mais les équipes médicales de l'hôpital Wellington de Londres, ville où il résidait et avait été transféré début mars depuis l'hôpital d'Innsbruck, deux semaines après l'accident, demeurent très réservés sur les pronostics. Car même si le prince - qui ne fait plus partie de la Maison royale et de l'ordre de succession du fait de son mariage non approuvé par le Parlement avec Mabel - devait un jour reprendre connaissance, on sait d'ores et déjà que les dommages causés à son cerveau sont très importants, puisqu'il avait été privé d'oxygène pendant plusieurs dizaines de minutes au moment du drame.
Pour autant, c'est une avancée, et la Maison royale, comme elle l'avait promis lors de son communiqué unique annonçant le diagnostic du coma, tient le public informé de toute évolution significative de l'état de santé de Friso, ce que rappelle d'ailleurs en préambule cette note rédigée par le gouvernement au nom de la famille royale - "la Maison royale a fait savoir, après l'accident de ski du prince Friso, que toute communication serait faite en cas de changement significatif concernant l'état de santé du prince".
On y apprend : "Depuis peu, le prince Friso montre de très faibles signes de conscience ; cet état est connu sous le nom de "conscience minimale. Le pronostic demeure très incertain, et l'équipe médicale est encore très préoccupée. Il faudra attendre plusieurs mois avant d'y voir plus clair."
La famille royale a souhaité profiter de l'occasion pour remercier les médias d'avoir globalement respecté son voeu de réserve sur ce sujet douloureux, tandis que la princesse Mabel, qui a démissionné de son poste de P.-D.G. de l'ONG The Elders (créée par Nelson Mandela, présidée par Desmond Tutu) au printemps pour se consacrer à son mari et leurs filles (les comtesses Luana (7 ans) et Zaria (6 ans)), a témoigné sa gratitude pour toutes les marques de soutien reçues : "C'est la pire période de ma vie. Mon amour pour Friso, le soutien de notre famille et nos amis, et tous les messages de sympathie m'aident à trouver la force d'affronter ces moments difficiles." A la rentrée, c'est sans doute à Mabel, épouse de Friso depuis avril 2004, qu'on devait la démission du prince Friso de son poste de directeur et directeur financier d'Urenco, un grand groupe du secteur de l'énergie nucléaire spécialisé dans l'enrichissement d'uranium basé dans le Buckinghamshire. Dans un communiqué, les dirigeants d'Urenco, que Friso avait rejoint en 2011 et pour lequel il supervisait l'activité de quatre centrales, situées aux Pays-Bas, en Allemagne, en Grande-Bretagne, et au Nouveau-Mexique, avaient souligné leur "respect sans pareil pour son intégrité, sa vision stratégique et son intelligence" et son "influence exceptionnelle" au sein de la société.