Un homme armé d'un fusil à pompe a pénétré dans les locaux de Libération ce lundi 18 novembre vers 10h15 et a ouvert le feu. Selon l'AFP, l'homme a grièvement blessé l'assistant d'un photographe présent pour une séance photo destinée au supplément Next. La victime, âgée de 27 ans, a été touché au thorax. Le pronostic vital serait engagé selon une source policière.
"L'individu n'a rien dit et est reparti comme il était venu", a commenté la police. Le tireur a pris la fuite. L'enquête est menée par la brigade de police judiciaire parisienne. Un périmètre de sécurité a été mis en place autour du journal. Le préfet de police est sur place.
Fabrice Rousselot, directeur de la rédaction de Libération, a fait part de la "grande émotion partagée par tout le journal" et s'indigne que "des individus puissent s'en prendre à la presse". À l'AFP, Nicolas Demorand, le directeur de la publication de Libération, annonce qu'il tiendra une conférence de presse au siège du journal, dans le 3e arrondissement de Paris à 18h. Pour l'heure, il fait part de sa grande inquiétude : "On est les témoins horrifiés d'un drame. Quand on entre avec un fusil dans un journal, dans une démocratie c'est très très grave, quel que soit l'état mental de cette personne. [...] Si les journaux et les médias doivent devenir des bunkers, c'est que quelque chose ne tourne pas rond dans notre société."
Un dispositif policier est en train d'être mis en place devant les rédactions du Monde, du Figaro et des Echos, et d'autres grands médias parisiens comme Europe 1.
Ce grave incident est d'autant plus inquiétant que vendredi, un homme armé s'était introduit chez BFM TV. Dans le hall, il avait menacé des journalistes. "Avant de prendre la fuite, l'homme âgé d'une trentaine d'années a menacé l'un des rédacteurs en chef de la station qui venait chercher du courrier", écrivait alors Le Parisien. Le suspect était lui aussi armé d'un fusil et avait promis que la prochaine fois, il ne raterait pas sa cible. Il est encore impossible d'établir un lien entre les deux affaires, mais la police se penche bien évidemment sur la question.
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