C'est l'inquiétude du moment pour tous avec la cinquième vague et l'arrivée du variant Omicron : Noël. Pour cette deuxième session de fêtes de fin d'année depuis le début de la pandémie, les interrogations sont nombreuses. Le gouvernement, qui tient un conseil de défense sanitaire ce lundi 6 décembre 2021, doit donner des réponses aux Français. Couvre-feu et confinement ne sont pas à l'ordre du jour, mais le retour des jauges et du masque partout sont possibles pour faire face aux 40 millions de personnes qui peuvent aujourd'hui attraper le virus. L'épidémiologiste Mahmoud Zureik dévoile ses chiffres au Parisien : "Avec le variant Delta, les vaccins ne sont efficaces qu'à 50 % contre l'infection et la transmission, 25 millions de Français sont susceptibles d'être contaminés et de transmettre le Covid. Ajoutez à ce chiffre 8 à 9 millions d'enfants et 6 millions de non-vaccinés."
Pour définir les mesures à prendre pour la période délicate de Noël et du nouvel an, l'exécutif va analyser les dernières données épidémiques, dont les entrées en réanimation, la dangerosité du variant Omicron et le fameux "R" mesurant le taux de reproduction du virus dans la population, indique Le Parisien. Les options réfléchies sont les jauges à l'entrée des lieux fermés et les autotests, solutions notamment pour les boîtes de nuit et salles de concerts. Présenter une pièce d'identité en même temps que son passe sanitaire est aussi étudiée par le secrétaire d'État aux PME, Alain Griset, pour mieux contrôler l'entrée dans les bars et restauration. Le télétravail est encouragé et les annulations des fêtes d'entreprises se succèdent : arbres de Noël, repas ou encore spectacles de fin d'année.
A l'Elysée, la volonté est de rassurer comme le montre un conseiller du président au Parisien en France : "On veut protéger les Français et garder la vie la plus normale possible." Plutôt que miser sur des restrictions, l'accélération de la vaccination de la 3e dose pour ralentir la cinquième vague est la priorité, tout comme l'ouverture des vaccins aux enfants fragiles, dans un premier temps. Dans un second, elle pourrait s'étendre à tous les moins de 12 ans, même sans comorbidités : "Si la Haute Autorité Sanitaire devait le faire positivement, et qu'une décision politique était prise en ce sens, les vaccinations pourraient démarrer au début du mois de janvier sur la base du volontariat ", affirme le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. A cela s'ajoute un protocole sanitaire affiné dans les écoles, les dirigeants reconnaissant que les enfants transmettent le virus, même s'ils ne développent pas de forme grave. "Avancer les vacances de Noël ? Oui, c'est une solution", avait expliqué Olivier Véran sur France Info vendredi 3 décembre. Mais aucun débat pour le moment sur la vaccination obligatoire, même si certains mettent la parole du ministre en doute.
Autant de mesures qui iront de pair avec des réunions familiales ou amicales moins nombreuses et la responsabilité citoyenne du respect des gestes barrières. Après avoir envoyé des signaux contradictoires au sein même du gouvernement avec des événements politiques sans masques ni distanciation au moment même où le Premier ministre était déclaré positif à la Covid-19, l'exécutif a visiblement été rappelé à l'ordre et le ministre de la Santé Olivier Véran ne quitte plus son masque, notamment lors de ses interviews télévisées. "Serrons un peu les boulons sur les gestes individuels pour éviter de revenir dans des contraintes qui seraient beaucoup plus fortes", avait déclaré Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique la semaine dernière.