Vacciner les enfants, un autre sujet sensible en parallèle avec la vaccination obligatoire. Le ministre de la Santé Olivier Véran a abordé cette question ce 3 décembre 2021 sur le plateau de France Info. Malgré le fait qu'il n'y ait pas de cas graves développés chez les enfants, le membre du gouvernement a expliqué pourquoi il estimait que la vaccination avait un intérêt pour la population des moins de 12 ans. Muni d'un masque durant toute l'interview télévisée, le médecin veut manifestement montrer l'exemple en suivant scrupuleusement les gestes barrières qui pourraient freiner la cinquième vague du variant Delta, loin de l'image des politiques remarqués sans masques et se serrant les mains au mois de novembre.
"Il y a très peu de cas graves, mais les enfants peuvent transmettre. C'est ce qu'on appelle un effet cocooning, quand on protège et qu'on limite la diffusion, y compris parmi la population qui ne fait pas de forme symptômatique, on évite la diffusion vers les populations les plus fragiles et donc on évite un impact sanitaire", explique Olivier Véran sur France Info.
La vaccination est déjà prévue pour les enfants de 5 à 11 ans fragiles, qui souffrent de comorbidités, d'immuno-dépression et de maladie chronique : "Nous pourrions l'ouvrir à compter de la mi-fin décembre, quand nous recevrons des doses Pfizer adaptées aux enfants, la décision n'a pas été formellement prise mais il n'y a pas de raison de ne pas le faire." Interrogés sur les enfants en bonne santé, il précise que la Haute Autorité de Santé ne s'est pas encore prononcée : "Car cela prend un peu plus de temps de dire si le vaccin est parfaitement efficace et si la balance bénéfice-risque est positive. Auquel cas, nous ouvrirons la vaccination aux enfants au début du mois de janvier de façon progressive et facultative." Le vaccin pour les enfants n'est pas exactement le même que celui des adultes, il est spécifique précise le ministre à la demande des journalistes : "c'est le même vaccin Pfizer mais avec une dilution qui est différente."
La question de la population infantile divise les citoyens car la question du bénéfice-risque pour les enfants est beaucoup moins évidente que celle des personnes âgées. Sur les ondes de RMC, François Bayrou, Haut-Commissaire au Plan et favorable à la vaccination obligatoire avait adopté un ton grave pour déclarer : "Ma hantise, comme homme, c'est qu'une mutation du virus ne lui permette de s'attaquer aux petits enfants, aux bébés. Si ça se produisait, et ce qu'à dieu ne plaise, conjuguons toutes nos forces pour empêcher ça. Si ça se produisait, notre société n'y résisterait pas. Parce que vous ne pouvez pas accepter que des petits enfants soient touchés par une maladie qu'on aurait pu éviter, qu'on pourrait éviter."