Geneviève Delpech est de retour en librairie. Le 11 juin 2020 sort son nouvel ouvrage, Enquêtes d'une médium chez First Éditions, dans lequel elle raconte ses interventions pour résoudre de grandes affaires judiciaires non élucidées et retrouver des personnes disparues. Une collaboration discrète avec la police qui n'aurait peut-être pas pu se faire sans le soutien infaillible de son époux Michel. Sa simple présence, les liens forts qui le liaient à son épouse auraient intensifié ce don si précieux, comme elle le détaille dans ses pages. "C'est l'amour qui transcende et qui fait exploser les choses, explique-t-elle à Purepeople. Pour Michel que j'aimais énormément, je voyais tout. J'ai annoncé la mort de ses parents vingt ans avant, je pouvais raconter comment ça se passerait. Je savais aussi pour lui..."
Le 2 janvier 2016, le chanteur a laissé un vide immense dans la vie de son épouse. D'autant que, depuis des mois, Geneviève sentait que quelque chose clochait. "Pendant un an, je lui ai répété d'aller voir un médecin, se souvient-elle. Je lui disais qu'il se passait quelque chose dans sa bouche. Notre fils Emmanuel, qui a aussi le don, lui disait la même chose. Un an après, il a eu un ganglion. Le professeur qui l'a examiné, qui est un ami, m'a dit 'C'est trop bête. Vous seriez venus il y a un an, c'était anodin. Je l'aurais enlevé. Là, c'est un stade 4, je ne peux plus opérer'. Michel m'a dit avant de mourir, cent fois, 'Si je t'avais écouté...' Mais son destin était sans doute de partir."
J'ai entendu "Enlève-le, c'est dangereux".
On dit souvent "jusqu'à ce que la mort vous sépare", ce qui ne s'applique pas vraiment dans le cas de ce couple. Depuis la disparition de Michel Delpech, mort d'un cancer de la gorge, Geneviève assure être toujours en contact avec lui. En 2020, les nouvelles se font un peu plus rares, mais les échanges persistent. "C'est très très peu et de moins en moins, confirme l'auteure. Ce sont des petites guidances. Sa voix derrière l'oreille gauche. Pour les petites choses de la vie. Des conseils. Par exemple, j'avais mis un tableau au-dessus de mon lit. Quand j'ai fini de taper le clou et que je l'ai accroché, quelques heures après, j'ai entendu 'Enlève-le, c'est dangereux'. Je ne l'ai pas fait. Le tableau est tombé dans la nuit. J'ai la joue noire, toute gonflée ! En février, il m'a dit de faire des réserves, des provisions. Maintenant, je comprends. Il m'a aussi prévenu qu'on allait beaucoup souffrir de la chaleur..."
Propos recueillis par Yohann Turi. Toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.