"Je ne pensais pas que ça allait prendre une telle ampleur". A 66 ans, Danièle Hamidou-Ducatel pourrait être une anonyme engagée parmi tant d'autres... si seulement elle n'était pas la maman d'un certain Dany Boon, star dans l'hexagone et chouchou du peuple ch'ti. La nouvelle a fait grand bruit, et pas uniquement à Armentières, près de Lille. La "môman" de Dany Boon se présente aux Municipales 2014, où elle figure numéro 2 sur la liste du prétendant UMP, Michel Plouy.
Sous le feu des projecteurs, on découvre une femme engagée pour sa ville ("Armentières, c'est toute ma vie", dit-elle), avec des convictions bien que "sans étiquette, jamais encartée, totalement indépendante". Le Parisien (dans son édition du 19 janvier) est parti à la rencontre de cette femme à l'assaut de la mairie d'Armentières, où est né Dany Boon (Danièle est né à Lomme, tout près de là, en 1947).
"Moi qui aimait ma petite vie tranquille et qui ne me présente jamais comme la mère de, eh bien, là, je suis servie", confie Danièle. A tel point qu'elle a éclipsé la tournée promotionnelle du film de son fils, Supercondriaque, présenté au public nordiste à Lomme la semaine dernière. Ce dernier ne s'était pas gardé d'afficher son soutien, "quoi qu'il arrive" à sa maman, avant de s'envoler pour l'Alpe d'Huez où il présidait le jury du 17e Festival du film de comédie.
Son engagement, la jeune retraitée l'explique par ce quotidien qu'elle voit désormais à Armentières, là où "avant, tout le monde se côtoyait". Elle voit ainsi sa ville "se dégrader", la baraque à frites de la place disparaître, la délinquance se renforcer... Mais Danièle en a déjà conscience, en politique, il ne "faut pas raconter n'importe quoi", parce que "de temps en temps, ça dérape". D'ailleurs, dans le portrait offert par Le Parisien, on en apprend plus sur Danièle, que sur son engagement politique. Est présentée une femme qui "a dormi à l'hôtel ou dans une baraque en tôle" lorsque sa famille regarde d'un mauvais oeil sa relation avec Ahmed, un chauffeur kabyle de qui elle tombe amoureuse, puis enceinte, après l'avoir rencontré dans la station essence où elle travaillait. Elle aime à rappeler que si aujourd'hui, la vie qu'elle mène ou le succès de son fils ne sont pas tombés du ciel, la vie n'était pas rose. "J'avais un mari dépensier, le poker, les bistrots... et il y en avait beaucoup à l'époque", se souvient-elle. Quand à son fils, "je voulais qu'il devienne fonctionnaire à la SNCF"
Aujourd'hui à la retraite, cette ex-femme de ménage se lance en politique, histoire de bouter hors de la mairie l'actuel locataire des lieux, un "menteur" avec qui "on ne peut pas discuter".