Pour la première fois de son histoire, l'Académie récompensait le film ayant réalisé le plus d'entrées dans l'année écoulée. Un prix qui est naturellement revenu à Dany Boon, pour Raid Dingue, au nez et à la barbe de Luc Besson et de son spectaculaire Valérian. Présent lors de la cérémonie des César du Cinéma, le réalisateur et acteur ch'ti n'a pas manqué de faire le show, entre blagues, petites attaques bien placées et son hommage à Johnny Hallyday au côté de Line Renaud. Mais sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont descendu en flèche le premier lauréat du César du public...
"Ce César spécial Dany Boon donné par Line Renault vous est présenté par 'La ch'tite famille' de Dany Boon avec Line Renault", écrit sarcastiquement Mathieu Kassovitz. "Belle opération pour Dany Boon qui a chouiné pour un César, le remporte pour Raid dingue et fait la promo de La ch'tite famille", peste de son côté la journaliste Amandine Schmidt. Et ils n'ont pas tort, car cet instant ressemblait fortement à un énorme placement de produit pour assurer la promotion du prochain long métrage de la star. "Dany Boon a eu plus de César que Grave", ironise un autre, pendant que Boon attaquait gentiment l'Académie et ses votants. "Je ne vous remercie pas vous, mais je vous aime quand même", a lancé le réalisateur de Bienvenue chez les Ch'tis.
Certains observateurs se sont plaints de l'étonnante place laissée à Dany Boon. "Ça coupe les remerciements quand ça parle avortement et des travailleuses du sexe, par contre Dany Boon est resté 30 min sur scène pas de soucis", soulève justement une blogueuse ciné, quand d'autres taclait l'ego du lauréat, un "chouineur". Et il y a encore pire pour Chris Beney, journaliste : "Dany Boon qui remet le César de la réalisation, là ça me tue par contre."
Enfin, il y a ceux qui, outre le fait de pester contre la récompense de Dany Boon, remettait en cause l'existence d'un César critiqué dès son intronisation. "C'est le moment de cette aberration qu'est le César du public. Rappelons que contrairement à d'autres arts, l'accès au cinéma est soumis à la distribution des films, le nombre de copies, une certaine couverture du territoire, avec des problèmes de concentration considérables. Dire que le public a désigné un film (de Dany Boon) entre tous, comme s'il avait pleinement le choix, comme si tous les films lui étaient présentés à égalité dans leur salle de proximité, est au mieux risible", analyse justement Julien Gester, journaliste à Libération.