Décidément, le monde du foot semble se faire une spécialité des scandales liés au racisme ces derniers temps...
Alors que John Terry, mari volage capitaine des Blues de Chelsea et de la sélection nationale anglaise est accusée par la Fédération Anglaise (FA) et poursuivi par la police pour injures raciales envers l'un de ses adversaires, que Patrice Evra aurait été la victime des mêmes faits, c'est maintenant Joseph Blatter, patron omnipotent du foot mondial qui a lâché une petite bombe sur la chaîne CNN World Sport.
Le boss de la Fédération Internationale (Fifa) a en effet lâché "qu'il n'y avait pas de racisme" dans le football, "mais peut-être un mot ou un geste déplacé. Et la victime devrait se dire que ce n'est qu'un jeu et serrer la main" de son adversaire. Des propos qui ont immédiatement fait réagir de nombreuses personnalités, comme le Premier ministre britannique David Cameron qui a jugé ces propos "épouvantables" alors que son ministre des sports à appeler à la démission de Sepp Blatter.
Les joueurs se sont également émus de cette déclaration plus que surprenante. Outre Rio Ferdinand, frère d'Anton Ferdinand, cible des injures racistes de John Terry qui s'en est pris au patron de la Fifa via son Twitter ("Vos commentaires sur le racisme sont si condescendants que cela en est presque risible. Si les fans chantent des chansons racistes mais qu'à la fin ils se serrent la main, ça va ?" ou "La FIFA a éclairci les propos de Blatter par un communiqué avec une photo où on le voit poser avec un noir... J'ai besoin du symbole des mains recouvrant les yeux !!!"), c'est l'ancien capitaine de la sélection anglaise David Beckham qui a réagi lors d'une conférence de presse tenue à Los Angeles avant la grande finale de la MLS qui se dispute ce vendredi 18 novembre à Carson aux portes de Los Angeles.
"Je pense, comme d'autres l'ont déjà dit, que ces propos sont consternants, je ne crois pas que ces déclarations soient très bonnes pour notre sport. Je n'ai pas le pouvoir de dire qui doit partir ou rester à la Fifa et je ne souhaite pas l'avoir. Mais il y a du racisme dans le football. C'est là et on ne peut pas l'ignorer ou régler ça avec une poignée de mains. Ce n'est pas comme ça qu'on doit traiter le sujet du racisme" a-t-il expliqué, lui que les rumeurs envoient prochainement à Paris.
Devant le tollé provoqué par ses propos, Joseph Blatter a tenté de nuancer ces derniers qui selon lui avait été "mal interprétés". Le Suisse de 75 ans avait par la suite publié un communiqué tentant maladroitement de justifier ses paroles : "Ce que je voulais souligner c'est que les joueurs de football se livrent bataille et parfois, les choses se font de manière incorrecte. Mais, normalement, à la fin de la partie, vous présentez vos excuses à votre adversaire si cela a été rude durant le match. Vous vous serrez la main, et tout est fini. Toute personne qui a disputé un match de football ou de n'importe quel sport sait que c'est le cas." Avant d'ajouter, avec un brin de lucidité tout de même : "Ceci dit, je tiens à souligner une nouvelle fois que je ne veux pas sous-estimer le problème du racisme dans la société et le sport. Je m'engage à combattre cette plaie et à la chasser du football."
Après les paroles, on attend désormais les actes...