Dylan Jones, le rédacteur en chef du prestigieux magazine GQ, va bientôt publier une biographie sur l'iconique David Bowie. Intitulé David Bowie: A Life (sortie le 7 septembre aux éditions Crown Archetype), ce livre promet des révélations choc à gogo. On apprend notamment que ses addictions au sexe et aux drogues auraient emmené l'artiste très loin.
L'auteur révèle par exemple que sa réputation d'ogre sexuel aurait failli le conduire à la nécrophilie, lorsqu'on lui aurait offert un corps mort encore chaud, alors qu'il était en tournée aux Etats-Unis. Une offre qu'il aurait finalement déclinée. Dylan Jones, qui a fréquenté Bowie mais dit également avoir enquêté auprès de ceux qui l'ont connu dans ses tourments les plus sombres, raconte par exemple que lorsqu'il était sous cocaïne, Bowie faisait une fixette sur Hitler et regardait des films sur les nazis. Son addiction à la drogue, notamment la cocaïne, est elle aussi évoquée ; une consommation telle qu'un cartilage de son corps a dû être déplacé pour aller dans son nez, avance l'auteur.
"David Bowie était sa propre création, sa propre oeuvre d'art", explique Dylan Jones, qui a remonté le temps pour tenter de comprendre l'insaisissable et fantasque Bowie. Sa jeunesse au contact de la pauvreté provoquera chez lui une prise de conscience. "Ça m'a laissé l'impression que je ne voudrai jamais être affamé", raconte l'artiste à l'auteur. Plus qu'un musicien, David Bowie veut devenir une star à qui on ne refuse rien.
De l'autre côté est dépeint l'entourage du jeune David à l'époque. Au moins deux de ses tantes se seraient suicidées, trois des soeurs de sa mère étaient folles et l'une d'elles avait été lobotomisée pour son anxiété. Jones raconte également que David était le fils prodigue de son père, alors que Terry, le demi-frère aîné et schizophrène, était dénigré.
Dans son adolescence et le passage à l'âge adulte, le jeune David Bowie se cherche, se maquille à outrance et change de look tous les 18 mois pour se faire remarquer. Dylan Jones révèle également que le jeune artiste change son nom en David Bowie lorsque le NME commence à surnommer Mick Jagger Jagger Dagger. "Tout le monde pensait qu'il était gay et un 'peu théâtral pour les gars de base'", raconte son premier amour, la chanteuse Dana Gillespie – qui avait 13-14 ans lorsqu'elle sortait avec Bowie. Elle apprendra plus tard qu'il était bisexuel.
Dans son portrait figure également une très forte addiction au sexe. L'artiste mime Lindsay Kemp se souvient dans le livre qu'il pouvait dormir avec plusieurs femmes en même temps. "Une fois, elle s'est réveillée et a entendu des bruits dans la chambre voisine. Il était au lit avec sa meilleure amie et les murs tremblaient", rapporte le Daily Mail. "David était magnétique. Il avait du charisme et était plus séduisant qu'il n'était sexy. À l'époque, les Anglais était sexuellement très différents des Américains, parce que même si on baisait tout ce qui était à portée de vue, on était toujours très refoulés", raconte Tony Zanetta, le patron de la société qui gérait la carrière de Bowie.
L'incarnation de Ziggy Stardust n'avait aucune limite. "Il appelait des femmes dans une chambre pour le regarder coucher avec une autre femme", écrit le Daily Mail. "Il était l'ultime amant rock'n'roll", raconte Josette Caruso, une fan qui a couché avec lui à Philadelphie en 1972. C'est elle qui raconte cette sordide anecdote : "Quelqu'un venait de se pointer et de lui proposer un corps mort et encore chaud pour coucher avec." "Il ressemblait tellement à un mec anormal que des gens tarés pouvaient penser qu'il donnait dans la nécrophilie", se souvient-elle. Mais David Bowie refuse, choqué et excédé. "Pourquoi est-ce que je serais intéressé par baiser un putain de cadavre ?", aurait-il lâché.
La biographie s'arrête également sur la relation qu'entretenait David Bowie avec Angie Barnett, une actrice, mannequin et journaliste qui était aussi sa muse, celle qui l'a poussé à devenir une star. Elle y est comparée à une Courtney Love (la sulfureuse compagne de Kurt Cobain) et leur vie sexuelle est décrite comme débridée, avec "des orgies en continu". "Il utilisait son charme pour obtenir ce qu'il voulait", décrit l'écrivain Wendy Leigh. Y compris la bisexualité. "Je ne pense pas qu'il ait couché avec des hommes, sauf si c'était pour arriver à une fin. C'est une bisexualité d'ambition", affirme-t-il. Et l'âge ne comptait pas pour Bowie, qui choisissait des groupies de 12 à 15 ans consentantes pour des nuits endiablées.
Parallèlement à ce comportement déviant, Bowie use et abuse de drogues psychédéliques et d'acides, combinées à de l'alcool. Il joue un jeu dangereux avec la mort et part loin, lorsqu'il est sous acide. Glenn Hughes, qui l'a connu à Los Angeles où il produisait un album de Deep Purple, raconte notamment comment il est devenu accro à la coke avec lui, et comment il l'a lâché quand Bowie est devenu "bien-pensant" et se "fondait dans le narcissisme d'Hitler". "Il ne voulait pas être Hitler, mais il était fasciné par la mouvance nazie. Vous partiez en transe sous cocaïne et lui voulait juste voir des bobines et des bobines de films nazis. Il n'a jamais fait le geste du bras, il était juste fasciné", raconte Hughes.
D'autres détails sordides sont consignés, comme ce trip avec John Lennon à une époque où Bowie pouvait supposément encaisser jusqu'à 7 grammes de coke par jour. "Il est sorti avec John Lennon à Hong Kong où ils cherchaient un endroit pour manger de la cervelle de singes, mais l'endroit était fermé. À la place, Lennon a bu du sang de serpent pour planer, puis il a fourré des oeufs vieux de 1000 jours et cuisinés dans l'urine de cheval dans la bouche de David", peut-on lire dans les "bonnes feuilles" diffusées par le Daily Mail.
Au coeur des années 1970, David Bowie est au summum de son addiction. Il se pensait parfois possédé par le diable et frôlait l'overdose si quelqu'un ne le mettait pas dans un bain chaud pour le faire redescendre. Selon Dylan Jones, c'est le sexe qui le sauve. "Il était comme un vampire cherchant du sexe", écrit le Daily Mail.
Son quotidien change complètement lorsqu'il rencontre Iman, la femme de sa vie, lors d'un dîner en 1990. Deux ans plus tard, ils se marient. "J'ai trouvé mon âme soeur, assure-t-elle. Je n'aurais assurément jamais voulu être dans une relation avec quelqu'un comme lui. Je suis tombée amoureuse de David Jones, pas de David Bowie." Dès lors, l'interprète d'Heroes arrête de fumer, ne prend plus un gramme de cocaïne et mène une vie à l'abri des regards à Manhattan.
En janvier 2016, deux jours après son 69e anniversaire, David Bowie s'éteint, victime d'un cancer dont seule sa famille savait qu'il souffrait depuis deux ans.