L'appel des planches est irrésistible : les quatre amis se retrouvent au théâtre dans le spectacle L'Appel de Londres depuis un an. Un oeuvre pleine d'humour et de tendresse qui raconte l'histoire de trois Français expatriés à Londres réunis par le destin dans le restaurant de Marianne, un soir de 14 juillet. S'ensuivront des conversations entre légèreté et profondeur sur la société. La complicité des acteurs - Philippe Lellouche, auteur de la pièce, sa femme Vanessa Demouy, David Brécourt et Christian Vadim, fait mouche dès les premiers instants et le quatuor entraîne sans mal les spectateurs dans leurs réflexions. Purepeople a eu le plaisir de rencontrer en coulisses la troupe à l'issue d'une représentation.
Si Philippe Lellouche et Vanessa Demouy se sont confiés en toute sincérité, leurs partenaires David Brécourt - que les amateurs de la série Sous le soleil connaissent bien - et Christian Vadim, fils de Catherine Deneuve et Roger Vadim, se sont également prêtés à l'exercice de l'entretien pour Purepeople.
L'expatriation, une idée qui vous tente ?
Christian Vadim : "J'ai eu la chance de beaucoup voyager, mais je ne me suis jamais senti comme un expat'. Mon pays était toujours pas très loin de moi. Je ne suis pas parti pour fuir quelque chose et j'ai toujours été très content de rentrer chez moi."
David Brécourt : "Le vrai expat', c'est celui qui ne rentre pas et part deux ans. Moi, je ne l'ai pas vécu. Ma soeur l'a fait et ils sont partis cinq ans en Espagne. J'allais les voir et je partageais leur expérience. Ils étaient ailleurs. J'aimerais bien, pourquoi pas."
CV : "Évidemment, quand on part, on garde que les bons souvenirs de son pays. Paris, ce n'est pas pollué... Plus sérieusement, on a un super beau pays. On le gâche un peu avec nos conneries."
Comment travailler ensemble quand on est amis depuis plus de dix ans ?
CV : "On se connaît tellement bien que c'est très, très cash. On n'y va pas avec le dos de la cuillère pour se dire les choses. Cette amitié-là nous fait gagner énormément de temps. On n'a pas toutes ces susceptibilités à manager. En plus Philippe écrit pour nous. Depuis dix ans, les pièces, c'est pour nous. D'ailleurs, il serait difficile d'intégrer quelqu'un d'autre à cette bande."
DB : "Vanessa a mis du temps pour s'intégrer, forcément. Trois contre un, trois mecs qui ont une grande connivence et une nana... Au début, elle démarrait un peu et puis elle a tout rattrapé. Et cette fois, ça se joue vraiment à quatre, parce que la pièce le veut aussi."
Quelles sensations vous procure le théâtre ?
CV : "J'aime cette indépendance pour l'acteur et cette rigueur pour le spectateur. On est le seul maître à bord, c'est enivrant, une liberté totale. Au cinéma, il faut faire attention à tant de choses, tout est calibré et c'est extrêmement lent. Si je n'avais pas découvert le théâtre il y a trente-cinq ans, peut-être que j'aurais arrêté ce métier. À l'écran, on ne me proposait que des rôles de banquier ou de beaux gosses. C'était un carcan. Ma première pièce au Théâtre du Bec Fin [en 1985, NDLR] a été un choc. Le théâtre m'a sauvé car on m'a enfin proposé d'autres personnages. Je n'étais pas réputé pour être un acteur comique avant Le Jeu de la vérité. La liberté des rôles est bien plus grande qu'à la télévision, et encore plus qu'au cinéma."
DB : "Il y a beaucoup d'acteurs (français) qui ont peur. Le théâtre fait peur. On peut difficilement être mauvais sur scène. À la télé, si on l'est, on recommence. Au théâtre, c'est cash. Il peut y avoir des erreurs de distributions mais sinon, on n'a pas le droit de se rater."
CV : "Ma mère [Catherine Deneuve] est venue me voir mais au théâtre, elle ne me conseille pas, elle est mal placée [elle n'a jamais joué au théâtre]. Elle peut me donner son avis. Elle est plutôt bienveillante.
Et si vos enfants voulaient se lancer dans la comédie ?
CV : "Il ne faut pas contrarier un enfant si c'est une passion. Si c'est du flanc, il faut essayer de le guider ailleurs. À l'époque, quand je vois comment ma mère était inquiète... Aujourd'hui c'est encore plus violent. Le domaine du paraître est encore plus violent. On voit ce que sont devenus les gens de la télé-réalité. Aujourd'hui, un film qui sort a une semaine pour vivre."
L'Appel de Londres, à la Gaîté Montparnasse, du mardi au samedi à 21h.
Interview exclusive, ne pas reprendre sans la mention Purepeople.