Alexandre Despallières est toujours le suspect numéro un dans l'enquête sur la mort de son amant Peter Ikin, producteur de musique australien et ancien dirigeant de Warner Music. Mis en examen pour "assassinat" et "faux et usage de faux", ce Français de 42 ans avait été placé en détention provisoire en juin 2010 avant d'être libéré le 22 mars dernier. Alexandre Despallières n'a cependant plus respecté son contrôle judiciaire depuis le mois de juillet. Un mandat d'arrêt a été délivré en août. Il a été arrêté la semaine dernière, selon France-Soir, et replacé immédiatement sous les verrous de la prison de Fresnes.
Jeudi dernier, devant le juge des libertés et de la détention, Alexandre Despallières explique qu'il souffre de dépression et n'était plus "en mesure de faire face" aux exigences de son contrôle judiciaire. Selon une source proche du dossier, cette "fuite" aggrave son cas, "car elle accrédite le fait qu'il a quelque chose à se reprocher".
Un petit rappel des faits s'impose : Alexandre Despallières est soupçonné d'avoir assassiné son ancien compagnon Peter Ikin, 62 ans, ami de stars comme Elton John et Rod Stewart. Le décès, en novembre 2008 à Paris, a d'abord été attribué à une crise cardiaque, puis l'enquête a été réouverte en 2009 suite aux soupçons du neveu de la victime. Si le corps a été incinéré peu de temps après la mort, sans l'accord de la famille, une analyse de sang conservée à l'hôpital a mis en évidence une forte dose de paracétamol qui aurait pu être mortelle.
Alexandre Despallières a-t-il tué son compagnon pour toucher un héritage ? Il aurait pu en effet mettre la main sur le magot, car le couple s'était pacsé en Angleterre avant le décès et, avec l'aide de deux complices, il aurait fourni un faux testament en sa faveur.
En mars, un nouveau rapport d'expertise établissait que la mort d'Ikin ne serait pas due à une "ingestion massive" de paracétamol mais plutôt à une "consommation chronique", peut-être couplée à "une absorption d'alcool et de cocaïne." La veille de sa mort, Peter Ikin avait exigé de quitter l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière contre l'avis des médecins. Si la thèse de l'assassinat est grandement fragilisée, l'enquête a en revanche certifié qu'un faux testament aurait été établi par Alexandre Despallières et un proche.
De retour à la case prison, le mystérieux Alexandre Despallières (dont même l'histoire familiale a soulevé les interrogations des enquêteurs, ses deux parents étant morts de surdose médicamenteuse) n'a pas encore révélé tous ses secrets...