Si les Champs-Elysées, pas plus que les abords du Stade de France, n'ont pas vu de débordements et de coulées de liesse humaines, la France de l'Ovalie est bel et bien en fête.
Avec son 25e sacre dans le Tournoi des VI Nations, le XV du Coq, s'est même offert, pour le centenaire de son admission (en 1910), le luxe d'un 9e Grand Chelem à l'issue d'un crunch crispant face à un XV de la Rose agressif et vivace mené par un Flood en jambes... mais finalement défait (12-10 pour les Tricolores, à domicile - voyez un résumé ci-dessus). Un exercice de résistance face à l'envahisseur, qui, outre le plaisir des compétiteurs de voir l'Anglais bouté hors de France, permet également aux Bleus de devenir l'équipe la plus performante des VI Nations : avec 25 victoires finales en 81 participations à ce championnat d'Europe, les Français culminent à 30,9% de réussite dans le Tournoi - devant les "historiques, l'Angleterre (35 sur 114 soit 30,7%) et le Pays de Galles (35 sur 116 soit 30,2%).
Logiquement, les triomphateurs (mention spéciale aux avants, intraitables lors de l'ultime rencontre) ont vu leurs exploits sur le terrain couronnés de lauriers, et ce sont ainsi pas moins de sept joueurs du XV de France qui intègrent l'équipe type du Tournoi : le prometteur et appliqué Morgan Parra, l'inusable et téméraire Clément Poitrenaud, l'implacable (souvent...au sens littéral) Thierry Dusautoir, l'indispensable Lionel Nallet, l'opiniâtre pilier catalan Nicolas Mas, l'impressionnant William Servat et le "sanglier" Thomas Domingo.
Pierre, Trinh-Duc, Bastareaud, Jauzion, Harinordoquy, Chabal et tous leurs copains n'ont pas eu que les honneurs pour récompense, mais également... une petite prime de bon aloi, celle-ci pouvant atteindre 75 700 euros au maximum pour un joueur ayant disputé les cinq rencontres ! Publiant cette information dans son édition à paraître ce jeudi, le magazine Le Point n'omet pas de tirer un parallèle édifiant avec les footballeurs tricolores, qui, pour leur très laborieuse qualification pour la Coupe du Monde (le trophée, lui, est encore bien loin), ont pu toucher jusqu'à... 563 111 euros. Et le newsmagazine de compléter cette remarque par une autre, bien sentie, concernant le crunch où les Français n'ont inscrit aucun essai pour venir à bout de l'Angleterre : "les rugbymen tricolores, eux, ont marqué tous leurs points... avec leurs pieds !"