C'est la première femme de l'histoire à présider France Télévisions : Nommée par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, Delphine Ernotte succèdera à Rémy Pflimlin dès août prochain.
Le moins que l'on puisse dire c'est que les membres du CSA ont eu bien du mal à les départager. Sur 33 candidats au départ, ils n'en auront gardé que deux avant de choisir la directrice générale d'Orange France. A 48 ans, Delphine Ernotte s'est imposée face à Pascal Josèphe, 60 ans, qui a dirigé plusieurs chaînes comme TF1 ,France 2 et France 3.
Les huit sages membres du CSA ont rendu leur verdict ce 23 avril après des mois de spéculations, et deux votes infructueux pour départager les derniers candidats. C'est finalement l'ancienne centralienne qui a remporté la majorité des voix, dont celle du président Olivier Schrameck.
Un choix qui porte à confusion pour certains qui s'étonnent non seulement que la candidate ne soit pas une spécialiste des médias traditionnels, mais aussi du procédé de désignation, jugé opaque. L'UMP ainsi que des journalistes du service public se sont étonnés des candidatures secrètes remises au goût du jour par le CSA, ainsi que la mise à l'écart de certaines candidatures comme Didier Quillot (ancien président de la branche médias du groupe Lagardère), Emmanuel Hoog (patron de l'AFP) ou encore Marie-Christine Saragosse (patronne de France Médias Monde). Des informations relayées par L'Express et le site de nos confrères de Puremédias.
En dépit des polémiques autour de sa nomination, Delphine Ernotte entrera en fonction le 22 août prochain. A 48 ans, c'est la première femme à occuper ce poste. Vivement critiquée par le syndicat CGC pour son rôle dans la crise des suicides chez Orange et son manque d'expérience dans les médias, ce n'est pas une mince affaire qui l'attend.
Brillante et ambitieuse, celle qui a lancé SOSH et déployé la 4G pour l'opérateur de téléphonie français devra outre ses détracteurs, gérer au mieux une feuille de route coriace établie par le gouvernement. Plus d'audace pour promouvoir la culture, développer le numérique et réformer France 3, le tout avec un budget restreint passé de 420 millions d'euros en 2012 à 115 en 2014. Une mission qu'elle devra remplir en 6 ans seulement.
Coline Chavaroche