Dans les médias, les trois avocats de Cédric Jubillar continuent de pointer du doigt un dossier "vide". Prévoyant de déposer une énième demande de remise en liberté, la défense du plaquiste tarnais répond à toutes les interviews, tout en évoquant des points précis de l'affaire. Interrogé par Midi Libre dans un entretien paru le 30 août 2021, Me Jean-Baptiste Alary revient sur ces cris de détresse entendus par deux voisines le soir de la disparition de Delphine Jubillar.
Elles disent avoir été sur la terrasse après la diffusion d'un film sur TF1, ce soir là, à 23h07 d'après l'estimation des enquêteurs, qui se sont basés sur la grille des programmes de la chaîne. C'est là qu'elles ont entendu une femme crier et des chiens aboyer.
"On a horodaté ces cris à 23 h 07. Hors c'est faux. Car ces cris sont entendus par une voisine et sa fille qui, cela dit en passant, habite à 150 m à vol d'oiseau des Jubillar, alors que les voisins les plus proches qui habitent à 3 m n'ont rien entendu. Elle dit qu'elle est sortie fumer une cigarette précisément à un moment du film qu'elle regarde. Mais le film s'achève à 23 h 07. Donc fort commodément, ça arrangeait bien de dire que les cris étaient postérieurs au moment où le petit se couche. On a mis artificiellement l'horaire de ce cri à 23 h 07, qui est l'heure à laquelle le film s'est achevé", a développé l'avocat.
Le pénaliste est d'ailleurs toujours aussi véhément au sujet des éléments à charge contre son client. Pour lui, c'est simple, "il n'y en a pas". Les menaces de mort, les témoignages des proches, sa version chancelante, cette machine de couette... tout est explicable ou inventé de toute pièce par l'accusation. "Ils ont des éléments qu'ils essayent d'aligner un peu comme on aligne des planètes, dans un seul sens, celui de la culpabilité de Cédric Jubillar qu'ils ne démontrent d'ailleurs pas. Si on prend les choses une à une, tout ça n'est pas sérieux", martèle-t-il. Cédric Jubillar devrait être présenté à un juge d'instruction en octobre prochain. Il reste emprisonné à la prison de Seysses (Toulouse) à l'isolement dans le cadre de sa mise en examen pour "homicide par conjoint". Il est présumé innocent des faits reprochés jusqu'à la fermeture du dossier.