C'était la grande révélation de la défense. Les trois avocats pénalistes de Cédric Jubillar tentaient de fragiliser l'enquête de l'accusation menant à la mise en examen de leur client, actuellement emprisonné provisoirement pour "homicide par conjoint". Lors d'une précédente demande de remise en liberté, ils avançaient la piste de cet homme originaire d'Albi (Tarn) ayant avoué le meurtre de Delphine Jubillar par SMS à sa conjointe.
"J'ai bien tué Delphine. Elle ne voulait pas quitter son mari et ses enfants. Je l'ai frappée et enterrée dans le travers" et un second, "J'ai tué une femme, elle travaillait de nuit. Elle n'a pas voulu quitter son mari pour moi. Je ne suis pas fier, je vais mettre des fleurs sur son corps et basta", lisaient-ils. Me Jean-Baptiste Alary, l'un des trois avocats de Cédric Jubillar, déplorait alors que les enquêteurs n'aient pas auditionné la compagne de cet homme.
Dans une interview à Femme Actuelle parue le 1er septembre 2021, Me Alary change de version concernant ce suspect éventuel. Il assure d'abord qu'une femme se serait présentée "à la gendarmerie le 25 décembre 2020 pour montrer les SMS qu'elle avait reçus de son ex-mari". "Elle a été auditionnée, assure-t-il cette fois. Elle a déclaré aux gendarmes qu'il lui semblait que son ex-mari connaissait bien Delphine Jubillar car ils étaient dans le même lycée. Cette question a été posée au principal intéressé trois jours plus tard, le 28 décembre à 18h55, et ce dernier a répondu : "Non, pas du tout. Elle est beaucoup plus âgée que moi." Alors que Delphine Jubillar a seulement quelques mois de moins. On s'est contentés de cette réponse, sans aucune contradiction apportée. Rien n'a été fait. Aucune perquisition, rien."
Voilà un mensonge de la part de ce suspect éventuel révélé par l'accusation. De quoi pousser la Justice à développer cette autre piste ? Il faut dire que la défense avance de nombreuses théories qui expliqueraient la disparition de Delphine Jubillar. Pour l'heure, son époux Cédric (33 ans), dont elle essayait de divorcer, reste le suspect principal de l'affaire. Il continue de clamer son innocence et demeure présumé innocent des faits reprochés jusqu'à la fermeture du dossier.