Le monde de la bande dessinée est en deuil. Didier Comès est mort ce mercredi 6 mars à l'âge de 71 ans, a annoncé son éditeur Casteman.
Véritable maître des récits fantastiques au long cours, privilégiant l'atmosphère du noir et blanc à la couleur, Didier Comès avait vu le jour en 1942 dans un petit village sous occupation allemande du sud-est de la Belgique, avant de grandir dans les Ardennes Belges.
De son vrai nom Dieter Herman, francisé Didier à la Libération, il avait fait ses classes en tant que dessinateur industriel avant de se lancer dans la bande dessinée en 1969, publiant des premiers et courts récits dans les magazines de référence Pilote et le Journal de Spirou. Il se fait connaître du grand public avec L'Ombre du corbeau, en 1976, et la critique le désigne comme le successeur du légendaire Hugo Pratt, créateur de Corto Maltese.
En 1979, son grand succès Silence est publié par Casterman dans sa revue (A Suivre), avant que sorte l'oeuvre intégrale l'année suivante, qui devient immédiatement un véritable best-seller. En 1981, il est couronné Prix du meilleur album au Festival d'Angoulême, et deviendra par la suite un ouvrage majeur dans l'histoire de la bande dessinée. Didier Comès restera par la suite une référence en matière de récits de BD pour adultes, tout en restant discret et en continuant à vivre dans ses Ardennes natales. Il publiera entre autres La Belette, Eva, L'Arbre-Coeur ou encore Dix de Der.
Son succès lui vaudra deux expositions à Liège en Belgique et à Angoulême en janvier dernier. François Schuiten, auteur reconnu et cité par Casterman lui a rendu un bel hommage à la hauteur du talent de l'homme aussi discret que talentueux : "J'ai rarement rencontré quelqu'un d'aussi cohérent par rapport à son oeuvre. Je reste toujours ébloui devant la beauté de ses planches, la façon dont il traduit le mystère des forêts qui l'entourent. Il travaille le végétal comme un orfèvre ou un artiste japonais."