Les insultes et remarques racistes pourraient enfin être punies : ce vendredi 15 mars, le Parquet de Paris a annoncé qu'il se saisissait, après une plainte de la LICRA, du dossier concernant le cyber-harcèlement reçu par la chanteuse Aya Nakamura depuis que des rumeurs ont annoncé la volonté d'Emmanuel Macron de voir la chanteuse reprendre des airs d'Edith Piaf pour la cérémonie des Jeux Olympiques de Paris.
Particulièrement critiquée par les personnalités de droite et d'extrême-droite, qui s'en sont pris à ses chansons, à ses textes et même parfois à sa façon de s'habiller ou sa personnalité, la chanteuse a surtout été la cible de remarques particulièrement raciste sur les réseaux sociaux ou de la part de certaines personnalités médiatiques.
Une banderole, déployée sur un pont parisien par un groupuscule d'extrême-droite, avait quant à elle créé une énorme polémique. "Y'a pas moyen Aya, ici c'est Paris, pas le marché de Bamako !" pouvait-on y lire, faisant référence à son hit Djadja, vu plus de 950 millions de fois sur YouTube.
Un message particulièrement raciste à l'encontre de la chanteuse franco-malienne, mais qui pourrait donc bientôt être puni grâce à l'intervention de la justice. Et l'enquête devrait même débusquer les auteurs d'autres messages insultants ou tombant sous le coup de la loi. Pour qu'enfin, cette immense vague de cyber-harcèlement s'arrête...
D'ailleurs, ce samedi 6 juillet nous apprenons que six personnes ont été placées en garde à vue mardi puis relâchées dans cette enquête. "Six personnes ont été identifiées par l'OCLCH (un office central de la gendarmerie, ndlr) dans le cadre de l'enquête pour provocation à la haine en ligne" au Pôle national de lutte contre la haine en ligne, a indiqué le ministère public, sollicité par l'AFP. Placées en garde à vue mardi, ces personnes ont été relâchées le lendemain, le temps notamment d'exploiter le "matériel saisi en perquisition", a précisé le parquet.
Rappelons que la chanteuse de 28 ans n'a jamais exprimé clairement son envie de chanter pour les Jeux Olympiques ! Très populaire à l'étranger, elle est, depuis plusieurs années désormais, l'artiste française la plus écoutée dans de nombreux pays du monde. Et c'est sans doute cette raison qui avait poussé Emmanuel Macron à proposer son nom aux organisateurs, sans que celle-ci n'ai rien demandé officiellement.
Furieuse du scandale et des critiques reçues, elle avait tout de même fini par réagir sur X (ex-Twitter). "Vous pouvez être raciste mais pas sourd... C'est ça qui vous fait mal ! Je deviens un sujet d'état numéro 1 en débats, etc, mais je vous dois quoi en vrai ? Kedal", avait-elle d'abord écrit, avant de se montrer plus ironique devant les messages de soutiens qui l'ont beaucoup défendue : "Merci pour le soutien, surtout à ma commu. J'ai l'impression de vous avoir fait découvrir Edith Piaf et qu'elle s'est réincarnée en moi. Le reste, qu'ils nous aiment ou pas c'est leurs dos."
Il y a peu de temps, elle avait notamment reçu le soutien public de Benjamin Biolay, qui avait déploré qu'on "jette en pâture comme ça cette jeune femme qui a un talent monstre". "Je pense qu'Aya Nakamura qui chante Piaf bien, ça peut être beau quoi, ça peut faire un truc incroyable", a-t-il conclu. Patrick Bruel, sur BFMTV, s'était également montré très clair. "Moi je serais ravi de l'entendre chanter du Edith Piaf. En plus, voilà, elle sortira un peu de sa zone de confort, ce sera un peu différent de ce qu'elle fait et je suis sûre qu'elle y prendra beaucoup de plaisir et nous aussi", a-t-il expliqué.